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Proposition Indécente
Le sort de Curepipe est entre les mains du leader d’un petit parti, Eric Guimbeau. A la faveur de certains aléas électoraux, ce politicien est aujourd’hui en mesure d’offrir le contrôle de la ville à l’un des deux grands blocs politiques du pays.
Pour se décider, il semble s’être engagé dans une phase d’enchères.
Pour démarrer, Guimbeau a fixé un prix élevé. Il n’a réclamé rien de moins que le poste de maire pour le seul élu de son parti. Et déjà, il a trouvé preneur.
Le PTr s’est empressé de dire oui. Le MMM- MSM n’a pas encore rendu publique sa décision.
Voilà une stratégie qui a le mérite de sortir de l’ordinaire. Pour que son poulain puisse décrocher le poste de maire, l’homme- clé de Curepipe oublie les programmes et étouffe ses convictions. Guimbeau dit qu’il donnera son soutien indistinctement au PTr ou au MMM- MSM, à la seule condition que l’éventuel partenaire réalise ses visées.
Certains crieront au génie de Guimbeau.
D’autres diront, au contraire, que son coup ressemble davantage à un chantage indigne. Mais, on peut également penser qu’il s’agit tout simplement d’une proposition indécente.
Il est vrai que les urnes n’ont pas désigné un vainqueur clair et net lors des municipales à Curepipe.
Les résultats ont produit un 7- 7- 1, ce qui donne à l’unique élu du parti de Guimbeau un pouvoir qui découle de l’arithmétique. Peut- il s’en saisir pour arracher un poste de maire ? En tout cas, personne ne peut prétendre que ce procédé est conforme à la volonté démocratique des électeurs de Curepipe.
Il aurait mieux valu laisser faire la commission électorale, qui est apte à démêler l’écheveau.
Les règlements prévoient ce genre de situation et n’obligent personne à adopter des postures honteuses.
Mais nos politiciens, sans tabous aucuns, n’hésitent pas à bafouer la morale quand il y a des postes en jeu. Le MMM qui a souvent prêché les valeurs d’intégrité a, lui également, donné l’impression qu’il a une morale parfois élastique. Il participe pleinement à cet élan de séduction du conseillerarbitre et ne s’embarrasse guère de principes démocratiques.
L’épisode curepipien aura démontré que les hommes politiques ont bien plus de points en commun qu’ils ne veuillent accepter.
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