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Prétexte

29 novembre 2011, 06:07

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Nous avons rejoint le groupe de pays africains où le report des élections fait partie des moeurs politiques. Vendredi dernier, le gouvernement a annoncé que les conseillers municipaux élus le 2 octobre 2005 resteront en poste jusqu’au prochain scrutin, dont la date n’a pas été précisée.

Au Malawi, les municipales auraient dû théoriquement avoir lieu en mai dernier mais le gouvernement a décidé de commencer par réformer l’administration locale. Au Burkina Faso, les élections législatives et municipales prévues en mai 2012 vont être reportées à la fi• de l’année pour permettre la mise en place de cartes biométriques.

En Mauritanie, les élections municipales et législatives, initialement prévues pour octobre 2011, ont été reportées pour permettre des consultations avec l’opposition. Chacun a son excuse mais le report des élections n’en est pas moins un affront à la démocratie.

En réalité, ce nouveau déni de démocratie dont vient de se rendre coupable le gouvernement mauricien ne surprend pas. Il s’inscrit dans la continuité d’une politique qui remonte à 2005.

Depuis cette date, il y a une volonté de s’en prendre aux contre- pouvoirs et de museler les voix critiques. Les tentatives d’étrangler financièrement des entreprises de presse qui refusent la complaisance, les licenciements brutaux des syndicalistes à MT ou à la MBC, ainsi que la mise sous tutelle politique d’institutions censées indépendantes en témoignent. Ces pratiques manifestent une inquiétante tendance à bafouer les fondements de la démocratie.

Qu’ils l’admettent ou non, les dirigeants ont sans doute reporté les municipales pour des raisons qui tiennent à l’opportunisme politique. La réforme projetée des administrations locales n’est qu’un prétexte. Pour la simple raison que ce projet a été envisagé depuis plusieurs années déjà.

Citons cet extrait du discours- programme du gouvernement travailliste prononcé le 29 juillet 2005 : « Conscious of the fact that the Local Government Act 2003 will create injustice, Government will repeal the Act and replace it by a new Local Government Act... » Plus de six ans après, la nouvelle loi n’est toujours pas adoptée.

Heureusement qu’il existe des ONG qui sont vigilantes et qui n’hésiteront pas à dénoncer, dans le cadre de leur mission de « democracy watch » , ceux qui continuent à bafouer la démocratie !

 

Raj MEETARBHAN

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