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Pseudo-science
L’on se demande parfois si les prédictions faites par la station météo dans le cadre de son «Summer Outlook» sont un produit de l’imagination plutôt que le résultat d’un exercice scientifique. Ce scepticisme est renforcé avec la publication, cette semaine, d’une version revue et corrigée des perspectives climatiques que la station de Vacoas annonce pour cet été.
Le premier rapport, daté du 22 octobre, s’avère être un parfait canular. Ainsi, la météo n’avait d’autre alternative que de publier un deuxième rapport. C’est un effort pour sauver la face, sans plus.
Que prévoit la station de Vacoas dans son rapport d’octobre ? Les prévisionnistes disent que la région recevra la visite d’une dizaine de cyclones pendant la saison en cours. «Entre huit et dix», affirment-ils avec une précision déroutante. Ils poussent le bouchon plus loin en annonçant qu’un de ces cyclones frappera dès la deuxième quinzaine de novembre !
Il n’en a rien été.
Les rédacteurs du rapport voient juste en annonçant que la pluviosité sera en deçà de la moyenne. Mais, leurs cartes leur jouent encore un mauvais tour quand ils essaient de prévoir l’arrivée des pluies. Là, ils se trompent et voient «des pluies isolées à partir du début de décembre et des averses à la fi n de l’année». Quand des prévisions s’écartent à ce point de la réalité observée, on s’éloigne de la science pure et on s’approche de la boule de cristal.
La station météo devra se rendre compte, après les erreurs commises ces dernières années, que la fiabilité de son «Summer Outlook» n’est pas différente de celle des horoscopes quotidiens. Cela mine sa crédibilité.
Dans la version rendue publique le 23 décembre, la station météorologique annonce de fortes pluies et des vents violents d’ici une quinzaine de jours. Elle prévoit également des inondations localisées. De plus, elle dit s’attendre à des conditions extrêmes à la mi-janvier.
Une station dont les prévisions antérieures ont semblé manquer de sérieux ne jouit pas de la confiance de la population et ne saurait convaincre l’ensemble du pays à se préparer à affronter la situation «extrême» qu’elle prévoit pour bientôt.
Il est vrai que la météorologie n’est pas une science exacte mais elle n’est pas non plus, comme l’astrologie, une science divinatoire. Les prévisionnistes devraient éviter de se prendre pour des extralucides qui peuvent prévoir le nombre exact de cyclones et l’arrivée des grosses pluies.
Ils devraient donc éviter de se lancer dans des extrapolations qui reposent sur… du vent. On préfère encore se fier aux méthodes de cet ancien directeur de la météo qui observait les cafards dans sa cuisine pour faire ses prévisions.
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