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Quatre couleurs…
L’actualité arbore les couleurs de notre drapeau national cette semaine.
Pas uniquement à cause de l’indépendance…
La colère rouge de la police
Depuis quelques semaines déjà, les quelques trublions d’Azir Moris (AM) narguent les autorités en déployant leurs banderoles « No to Coal » à travers le pays. La détermination de ces militants mérite d’être saluée. Même si cette bande est davantage connue pour sa propension au « m’as-tu-vu » et sa rhétorique à l’emporte-pièce plutôt que pour sa réflexion approfondie et structurée autour des questions nationales.
Mais il y a des limites à tout. Ainsi, en décidant de déployer une banderole géante lors de la célébration officielle du 12-Mars – et ce en présence du président indien - les responsables d’AM ne pouvaient ignorer qu’ils allaient s’attirer une réponse musclée de la police. Dont le niveau de stress ambiant était décuplé face aux nombreuses conditions imposées par les services indiens pour la protection de Pranab Mukherjee. Au final, le manque de discernement a sévi dans les deux camps. Si AM aurait pu se passer de ce coup d’éclat improductif, la police, elle, en voulant faire un exemple en arrêtant un militant de ce groupuscule, a démontré qu’elle peut ne faire que peu de cas des libertés fondamentales des citoyens dans certaines circonstances.
La peur bleue des justiciables
Que des citoyens procèdent à l’arrestation de personnes suspectées d’avoir commis un délit n’est pas une chose rarissime à Maurice. Mais ce qu’il s’est passé dimanche à Gokhoola doit malgré tout nous interpeller. Le lynchage de Vishal Doorgah, suspecté d’avoir tenté d’enlever puis d’agresser une fillette entre samedi et dimanche derniers laisse une série de questions pour l’heure irrésolues.
D’une part, pourquoi la police n’a-t-elle pas procédé rapidement à l’arrestation de Doorgah avant qu’il ne soit passé à tabac par la foule déchaînée ? Ensuite se pose aussi la question de la prise en charge du suspect lors de sa détention et de l’assistance médicale adéquate qui a pu, ou pas, lui être fournie. A la suite du décès du suspect hier, il devient crucial d’établir avec précision les circonstances entourant la mort du suspect. Au pays où l’on crie « bat sofer la » au moindre accident de la route ayant fait un blessé, il serait utile de s’attarder sur les droits des suspects. C’est ce qu’on fait dans les démocraties soucieuses des droits humains.
Le rire jaune du PMSD
Il y a deux manières d’épiloguer sur les querelles de la basse-cour bleue. On peut penser que le coq Xavier Duval a fini par péniblement asseoir son autorité sur ses troupes. Ou alors penser que l’opposition frontale de Michael Sik Yuen au leadership de Duval ne lui a finalement pas coûté grand-chose tout en écornant au passage l’aura de son patron politique.
En prenant un peu plus de recul, on constate également que la promesse de Xavier Duval de recaser au plus vite son ami Robert Desvaux à un autre « poste important » n’a toujours pas été tenue. Tandis que Navin Ramgoolam dit, à qui veut l’entendre, qu’il a laissé le PMSD se débrouiller « avec ses problèmes ». Que conclure de ce tableau où chacun des acteurs tente désespérément de faire croire qu’il ne s’est rien passé en se réfugiant derrière un rire jaune ? Probablement que malgré les apparences, le feu couve encore sous les cendres. Il suffira probablement d’une petite brise pour l’attiser à nouveau.
Le feu vert d’Emirates
Il avait fière allure, l’Airbus A380 d’Emirates, lors de son survol du stade Anjalay mardi après-midi. Si le vrombissement de ses réacteurs a impressionné la foule, il a aussi laissé chez certains d’entre nous un drôle d’arrière-goût. Celui, amer, de l’absence d’Air Mauritius lors de la cérémonie. Plus généralement, c’est l’effacement du transporteur national qui devient un sujet d’inquiétude.
Tim Clark, le CEO d’Emirates Airlines l’a précisé cette semaine, il souhaite, pour bientôt, une liaison quotidienne Dubaï-Maurice par les A380 de sa compagnie. De quoi vampiriser davantage les parts de marché qu’Air Mauritius perd déjà régulièrement au profit du géant du golfe. Cela nous conduit obligatoirement à nous demander si la montée en puissance d’Emirates ne va pas s’accompagner de l’arrêt de certaines dessertes d’Air Mauritius en Europe. Ramgoolam se rendra-t-il bientôt en Angleterre via Dubaï ? Qui sait…
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