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Que du Bonheur !

17 avril 2012, 10:36

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Dans le rapport mondial sur le bonheur humain commandé pour la conférence des Nations Unies sur le bonheur du 2 avril dernier, Maurice arrive en tête du classement continental et pointe à la 64e place mondiale. Notre collègue Gilles Ribouet traite de cette thématique dans la présente édition de l’express-ID (voir page 18). Cela est réjouissant, mais reflète-t-il la réalité?

D’abord, il est tellement difficile de définir le bonheur. D’ailleurs, le bonheur participe d’une subjectivité et il se redéfinit d’une personne à une autre. Qu’est-ce le bonheur aujourd’hui ? De la productivité, de l’accumulation de biens matériels, des coups qu’on donne pour grimper les échelons professionnels, du temps qu’on passe à palabrer sur les autres… ? Ou alors du temps dont on dispose pour être avec ceux qu’on aime, du temps qu’on prend à regarder le temps passer, du temps qu’on consacre à s’instruire… ?

Il y a effectivement une dimension temporelle dans le bonheur. C’est ce temps qu’on prend à rendre son espace meilleur. A regarder autour de soi, avec des yeux débarrassés de toute méchanceté. Comme si nous venions de découvrir le monde. En sommes-nous capables ? Pas si sûr. Déjà, dès qu’on se lève le matin, commence une course effrénée.

Il faut être à l’heure dans tout ce qu’on fait. Ce n’est certes pas une mauvaise chose. Mais, tout ce qu’on fait mérite-t-il d’être fait ? Et si c’était les circonstances qui guidaient notre vie…

Tels des automates, nous vaquons d’une occupation à une autre. Sans évidemment se poser des questions. Car, l’essentiel, c’est de rendre une bonne copie. C’est être dans les petits papiers de tout le monde. Sauf de ceux qui représentent une menace. Sauf de ceux qui ont appris à faire les choses différemment. Aussi de ceux qui refusent d’entrer dans la course folle. Ou encore de ceux qui, parce qu’ils manquent d’ambition, sont considérés comme des losers.

Il est vrai que Maurice est entré dans la logique de la modernité. On n’y échappe pas de toutes les façons. Mais, nous constatons aussi que cette société de la consommation nous pousse au surendettement. La question à se poser est de savoir si nous savons y résister. Or, il semblerait que non. Nous sommes pris dans une spirale. Nous sommes piégés dans la spirale de l’avoir. Nous en arrivons même à oublier que le bonheur est ailleurs.

Aujourd’hui, nous parlerons tous du discours programme prononcé hier. Il faut en discuter. Mais, au fond, est-ce que cela changera vraiment notre quotidien ? Est-ce que cela contribuera à accroître notre taux de bonheur ? Parfois, il y a simplement cette envie d’être un doux rêveur…