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Quelle espérance ?
Dans une société gardée par de féroces molosses d’une économie impitoyable, où trouver de l’espérance ? Où trouver cette foi dans les femmes et hommes qui nous gouvernent ? Comment encore croire dans la parole de nos dirigeants religieux et sociaux ? Ce n’est pas que ces «gouvernants» soient démonétisés. Mais, ils n’arrivent plus à dire et à faire ce qui pourrait nous rassurer sur notre avenir.
Pendant des semaines, nos élus ont discuté budget. Certains ont été éloquents. D’autres bassement partisans. Mais, tous parlent de crise. C’est le grand alibi des dirigeants politiques à présent. Ils se disent aux côtés du peuple. De fait, ils s’en éloignent chaque jour. Les politiques ne parviennent plus à changer nos vies. En mieux bien entendu. Ils font du colmatage. Du «battbatté » entre deux séances de «koz-kozé» de politicards.
Lors de ces «débats» sur le budget, il a été question de la fragilisation accrue des classes moyennes. C’est un enjeu majeur. Entre la misère du peuple qui indiffère déjà le gotha de nos princes et les soucis de ces derniers de ménager les puissants du monde des affaires, les classes moyennes suffoquent. Majoritaires parmi les différentes classes sociales, elles deviennent de plus en plus vulnérables face à la crise. Lors des débats budgétaires, le Premier ministre s’est empressé d’affirmer qu’il n’avait pas délaissé la classe moyenne. Or, le fait demeure que la classe moyenne explose sous l’effet de la crise, en des groupes débilitants.
Qu’est-ce cette classe moyenne sinon ceux qui peuvent encore vivre de leur travail. Le sort qui sera réservé à ces classes moyennes sera probablement l’un des thèmes de campagne des prochaines législatives. Nos politiques ne pourront faire abstraction de cela. Car, ces classes moyennes représentent une dynamique sociale, économique et culturelle. Elles peuvent autant tirer la société vers le haut comme elles peuvent la ramener vers les bas-fonds d’une grande déprime nationale. Le bégaiement de certains de nos gouvernants et le crétinisme de certains des opposants n’augurent rien de favorable. L’alternance n’est pas encore une promesse d’avenir. Les gouvernants du jour ne donnent, eux, aucun signal qu’ils sont encore capables d’agir sur la société.
Dans un tel contexte, il ne fait aucun doute que le désespoir s’installe. En l’absence d’une réaction qui est porteuse d’une autre vision de la vie en société, il faut forcer les traits dans une certaine mesure afin de provoquer justement un électrochoc au sein des classes dirigeantes. Autrement, c’est le règne de la médiocrité qui s’imposera.
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