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A qui profite l’opacité ?

16 avril 2013, 10:26

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A qui profite l’opacité ?

Tout ce qui est d’intérêt public doit être public, dit-on. C’est précisément cette réflexion qui constitue la notion centrale des recommandations de Geoffrey Robertson en vue d’une loi sur les médias. Les mesures que préconise ce légiste vont dans le sens de la transparence de la vie nationale.

 

Si elles sont appliquées, elles vont contribuer au bien commun. Il ne s’agit pas, comme une présentation réductrice peut le suggérer, de mesures pouvant concerner que les dirigeants et la presse. La mesure phare du rapport, le «Freedom of Information Act (FOIA)», devrait, en premier lieu profiter au citoyen ordinaire. L’Etat lui restituera le droit à l’information qui, du reste, lui est garanti par la Déclaration universelle des droits de l’homme. Accessoirement, cette loi favorisera l’efficacité de la collecte d’information par les journalistes. «Putting both the interests of politicians and of the press aside», souligne Robertson, «when the interests of the public are considered, it is clear that in a democracy they are entitled to know certain facts and information about what the government is planning to do.»

 

La libération de l’information gêne les dirigeants politiques en général. De Tony Blair à Sonia Gandhi, ils ont payé un prix lourd pour avoir octroyé le droit de l’information à leur peuple. Ils auraient préféré pouvoir invoquer le droit de se taire face aux interpellations.

 

A Maurice l’accès à l’information est devenu plus restrictif que jamais. L’opacité de l’administration s’est épaissie. Des mesures strictes ont été prises pour verrouiller l’information officielle. Non seulement il est difficile de soulever la chape de plomb qui pèse sur les «affaires» embarrassantes pour le pouvoir mais il est également impossible d’obtenir des informations, disons, inoffensives. Par exemple, pour connaître le nombre de patients atteints de gastro et qui sont admis dans les hôpitaux, il faut adresser une question par fax au ministère qui répondra, dans le meilleur des cas, après dix jours. Les parlementaires ne sont pas plus chanceux.

 

«I’ll look into it…. I’ll have to check… I don’t have that information… It is not to my knowledge, etc.», avait répondu le minister Pillay à une PNQ. Vivement, un FOIA.