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Qui veut la tête de qui ?
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Qui veut la tête de qui ?
Cela fait quand même beaucoup. Après les démêlés de l’Attorney General Yatin Varma, qui aurait choisi de prendre la loi entre ses mains (et ses poings), c’est au tour de son prédécesseur, l’ancien Attorney General, Rama Valayden, d’avoir maille à partir avec la justice. Cet enchaînement ne peut que ternir l’image déjà peu reluisante de nos institutions, précisément celles en charge des enquêtes criminelles et l’administration de la justice.
Le mot complot est omniprésent. Dans le cas de Varma, on cuisine tellement les Jeannot (papa, maman, frère, demi-frère), qu’on semble oublier qu’il y aurait eu, en premier lieu, coups et blessures. Aujourd’hui, on focalise surtout sur l’aspect «entrave à l’enquête policière», ce qui donne lieu à un interminable déballage de linge sale en public. A tel point qu’on ne sait même plus qui sont les témoins, qui sont les victimes et qui sont ceux qui sont poursuivis.
Dans l’affaire Valayden, la police semble faire un «briani» de plusieurs affaires (Gamblegate, Sada Curpen et Bramer Bank) pour démontrer qu’il y a complot de l’avocat en vue de pervertir le cours de la justice. Ce qui pousse ce dernier à crier à la vendetta. Valayden n’a pas besoin de sa quinzaine d’avocats pour semer le doute selon lequel l’état-major de la police serait revanchard.
D’abord dans l’affaire Legends, il a mis a nu les failles policières, ce qui a donné lieu à un non-lieu et a libéré les suspects au grand dam de l’hôtel du gouvernement, singulièrement embarrassé par cette affaire face aux pressions britanniques. Les Casernes centrales en ont d’ailleurs pris pour leur grade. Puis, Valayden soutient Hector Tuyau, le mal-aimé de l’état-major, pour faire un syndicat de policiers. Ensuite vient le rapport «Wrongfully Convicted», dans lequel Valayden et ses confrères critiquent sévèrement le travail de la police et réclament la libération des quatre suspects – ce qui devient un enjeu politique majeur.
Le politicien en lui prenant le dessus sur l’homme de loi, Valayden a déjà mobilisé la presse, ses contacts, pour ne pas se laisser faire. La situation politique est propice pour créer du désordre : il s’en prend vertement à Paul Bérenger, «le vieux gâteux», et laisse comprendre que certains hauts gradés de la police auraient peur de lui et de ses dossiers, car le poste d’Attorney General est toujours vacant, que Ramgoolam aurait aujourd’hui besoin de lui.
Deux questions demeurent : 1) A-t-on voulu abattre Valayden pour l’empêcher de faire un come-back comme Attorney General, ou comme un pro-Ramgoolam lors des législatives de 2015 ? 2) Et si Valayden, sous des dehors de justicier, était un autre de ces triangueurs que cultive notre nation ?
Dans notre pays où les repères sont floués presque au quotidien, ces questions méritent réponse. Pour cela nous avons besoin de protéger notre Cour suprême, havre de justice, contre toute tentative de déstabilisation ou de passe-droits !
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