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Réorientation et réorganisation

15 août 2011, 07:59

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Chaque édition des Jeux des îles de l’océan Indien nous livre son lot de surprises et d’émotions. Celle de 2011 aux Seychelles n’a pas échappé à cette règle. Ces 8es JIOI nous ont fait vivre, pendant une dizaine de jours, des exploits sportifs, des émotions inoubliables, des victoires encourageantes, des défaites doublées de désillusions. C’est donc l’heure du bilan pour la délégation mauricienne.

Chacun verra selon son propre tropisme un verre aux deux-tiers plein (38 médailles d’or) ou à moitié vide (66 médailles d’argent qui auraient pu se transformer en or). La natation, qui a réalisé un exploit avec une belle récolte de 41 médailles dont dix en or, sera justement encensée.

L’haltérophilie, à l’inverse, ne manquera pas de se faire tailler. Non sans raisons, vu son piètre bilan : quatre médailles d’or sur les vingt annoncées par les dirigeants de cette fédération sportive. Comment aussi ne pas évoquer le déclin du volley-ball, du basket-ball, du badminton et même l’athlétisme à un degré moindre.

Mais doit-on penser que le niveau global du sport mauricien a régressé et est au plus bas ? Non, dira le ministre de la Jeunesse et des Sports, Devanand Ritoo, dans l’entretien qu’il nous a accordé dimanche matin (à lire l’interview). Pour lui, « le sport mauricien n’est pas en déclin, mais il n’a pas progressé comme on pouvait s’y attendre ».

Si cela s’avère être vrai, comme l’a si bien dit le ministre, nous pouvons également nous avancer à dire que dans les autres îles, dont les Seychelles et même les Maldives, il y a eu une progression plus rapide et ciblée dans plusieurs disciplines. Pourquoi ciblée ? Tout simplement parce qu’ils ont fait ce que nous n’avons pas fait il y a quatre ans, juste après les JIOI de Madagascar : c’est-à-dire une analyse critique bien plus en profondeur, précis et discipline par discipline.

Ce n’est pas un hasard que les Seychelles ont dominé le volley-ball, l’haltérophilie, le badminton, la boxe, le football, la voile et ont réalisé de très bons résultats en athlétisme et en tennis de table (où il y a eu une pongiste qui a ramené la première médaille d’or des Seychelles en tennis de table en huit éditions des Jeux). Nous ne serons pas étonnés si dans quatre ans, à l’île de La Réunion, les « Dallons » viennent tout rafler dans cette discipline…

Toutefois, tout n’est pas à jeter aux orties, et la faiblesse du sport mauricien tient autant aux divergences entre dirigeants de certaines fédérations sportives qu’à un manque de professionnalisme et de rigueur de la part de nos athlètes, même s’il y a encore d’autres choses à revoir. A mes yeux, il y a beaucoup plus inquiétant que le nombre de médailles récolté, ici, aux Seychelles.

Globalement, depuis ces deux dernières éditions des Jeux, le Club Maurice tourne autour d’une trentaine de médailles par édition. S’il veut franchir un cap à l’avenir, et lorgner la barre des 50 médailles d’or, c’est donc d’abord
sur les disciplines comme l’haltérophilie et l’athlétisme que l’effort doit être mis. Un domaine dans lequel, pour la deuxième fois consécutive, nous n’avons pas décroché la belle moisson escomptée.

Aujourd’hui, les Mauriciens sont quasiment éliminés dans près de la moitié du programme des Jeux. Ça ne peut pas continuer éternellement comme ça. Il faut savoir ce que l’on veut et se pencher sur certaines réalités comptables. Dans les jours à venir, des têtes vont tomber, c’est sûr. Les techniciens, dirigeants et même les athlètes doivent au plus vite revoir leurs copies afi n de ne pas faire que de la figuration lors des deux prochaines échéances sportives (Jeux d’Afrique en septembre au Mozambique et les Jeux Olympiques en 2012) qui approchent à grands pas.

On se demande si une éventuelle participation à ces deux évènements internationaux est justifi ée et importante. Si au niveau régional on n’arrive même pas à battre les Réunionnais et les Seychellois alors qu’allons-nous faire aux Jeux d’Afrique le mois prochain face aux meilleurs d’Afrique ? Et ne parlons pas des JO de Londres ! Ouvrons une parenthèse pour vous donner rendez-vous dans quatre ans, à La Réunion, pour, espérons-le, ne pas revivre ce que nous avons vécu ici aux Seychelles ! Le pays hôte a assuré pendant ces dix derniers jours et la cérémonie de clôture a été à l’image même de ses athlètes : aussi surprenante que spectaculaire.