Ce sont des images qui vont hanter l’esprit de ceux qui participeront au sommet du Commonwealth qui
aura lieu du 15 au 17 novembre au Sri Lanka. Diffusée vendredi dernier par la chaîne britannique Channel 4, cette vidéo contient des images montrant une jeune femme tamoule enlevée puis violée par des soldats sri-lankais. La scène se déroule en 2009 au plus fort du combat opposant les Tigres libérateurs de l’Eelam tamoul aux Forces armées sri-lankaises.

Même le gouvernement indien, qui a adopté une posture de neutralité sur ce dossier, s’est empressé de réagir. «I believe the contents are true. It was a brutal and merciless act», s’est insurgé le ministre des Finances Palaniappan Chidambaram. Son Premier ministre, Manmohan Singh, reste indécis quant à une participation au sommet de Colombo.

Le Premier ministre mauricien, lui, reste discret face à l’impunité de ceux qui sont responsables des graves violations des droits de l’homme au Sri Lanka. Il est peu probable que Navin Ramgoolam décide de boycotter la réunion des pays de l’ex-empire britannique. Pourtant, cela aurait été une excellente
occasion de démontrer qu’un pays, aussi petit soit-il, peut se sentir interpellé quand survient un grave problème de gouvernance dans sa région.

En revanche, le Canada a réveillé les consciences en boycottant le sommet. Son Premier ministre, Stephen Harper, sera remplacé par un secrétaire parlementaire. Le Canada, deuxième contributeur de fonds du Commonwealth, a annoncé qu’il revoit le fi nancement qu’il accorde à l’organisation.

Tous ne répondront pas présents à Colombo pour les retrouvailles entre ex-colonies britanniques. Les absents entendent montrer que le droit des minorités et le respect de la dignité humaine ne sont pas des principes bons à fouler aux pieds.