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Ramgoolam et les affaires

28 mars 2013, 17:03

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En fin de compte, on peut débiter ce qu’on veut à l’Assemblée nationale à en juger de la lamentable démonstration faite par Navin Ramgoolam à la rentrée. Serait-ce la nouvelle règle ? Pour le savoir, nous attendons  avec impatience la réponse du Premier ministre, mardi prochain, sur les nouvelles affaires qui secouent le pays.

 


Que dira le chef du gouvernement sur ces Ponzi Schemes en série, et leurs sociétés écrans, qui ont eu l’air de n’inquiéter aucune des autorités de régulation? Outre les régulateurs, Maurice est dotée de services de renseignements, la Financial Intelligence Unit, et d’un National Security Service qui est aux ordres du Premier ministre. On aimerait comprendre où sont les failles.

 


En attendant, notre propos revient à ce qui s’est passé mardi dans l’hémicycle : les interrogations de l’opposition sur la présence de Somduth Dulthumun au conseil d’administration de l’Independent Broadcasting Authority (IBA). Cet homme ouvertement pro-travailliste est aussi le président d’une association religieuse également acquise à la cause du pouvoir. Question essentielle, un homme avec un tel profil (ce qui ne remet pas en question son intelligence), peut-il raisonnablement siéger sur l’instance régulatrice de l’audiovisuel mauricien ?

 


Le chef du gouvernement a choisi de défendre son choix, même s’il est contraire aux principes les plus élémentaires. Cette attitude est la marque d’une rupture dans la manière de gérer les affaires de l’Etat. Elle ajoute à la culture de mensonges, de protection, de clientélisme et de copinage qui affligent les affaires. Elle est un mauvais signal aux rares institutions qui ont choisi de rester strictement dans leur rôle et d’éviter la pollution politique.

 


On peut avoir les meilleures institutions et les meilleures lois. Que valent-elles sans des hommes et des femmes capables, honnêtes et sensibles ? On peut mesurer en ce moment même ce que la politisation excessive a fait de nos institutions. Elles ont perdu leur liberté d’action. Il y a un relâchement généralisé, sauf quand il s’agit de réprimer les gens ordinaires. Les affaires du moment, ces escroqueries en série, témoignent de l’inefficacité de nos institutions trop inféodées au pouvoir.

 


Au final, tout cela reflète un fait : (la citation vient d’un internaute) «tout le monde peut être politicien, mais pas tout le monde peut être un homme d’Etat».