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Ramgoolam veut convaincre

29 janvier 2009, 21:48

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Jamais conférence de presse de Premier ministre n’a été aussi longue.

C’est un Premier ministre en verve qui a tenu sa conférence de presse ce 29 janvier. Un véritable marathon. Navin Ramgoolam a-t-il l’impression que la population ne l’écoute plus? La question mérite d’être posée. Car il a consacré toute la première partie de son intervention, qui aura duré un peu moins de trois heures, à rappeler tout ce qu’il a déjà dit, fin décembre, sur la situation économique dans le pays.

C’est dire la nécessité qu’il sent à convaincre la population de la justesse des actions de son gouvernement. La question se pose de savoir s’il a été effectivement convaincant? On peut en douter. Ce n’est pas tant le contenu de sa conférence que le contenant qui le trahit. Dans sa manière de dire les choses, le temps qu’il y met, tout cela démontre un Premier ministre plutôt fébrile.

Une fébrilité qui découle d’une série de scandales que connaît le pays. Du coup, on voit déjà un Navin Ramgoolam impitoyable. Des nominés sautent de leurs places. Un prince n’hésite pas à sacrifier ses vassaux pour préserver son image. Et le Premier ministre sait qu’aujourd’hui, son prestige est menacé par ses propres personnes. D’où son insistance à dire qu’il agit seul, qu’il n’a confiance en personne et surtout qu’il travaille. Étonnant qu’un Premier ministre met autant de temps à réitérer le fait qu’il travaille jusqu’à fort tard, qu’il est constamment occupé, qu’il a un agenda chargé. Navin Ramgoolam tente de retravailler la perception des gens.

Cela devient d’autant plus visible lorsqu’on prend en compte les comparaisons auxquelles il s’est livré avec Paul Bérenger. Certes, il se positionne pour un face-à-face avec le leader du MMM. Cependant, il ne veut pas être comparé à Bérenger sur l’aptitude au travail mais davantage sur des questions de principe. D’où son insistance à poser le leader mauve comme quelqu’un qui ne respecte pas les institutions. Alors que lui, évidemment, est un champion de l’indépendance de ces institutions.
Navin Ramgoolam aura-t-il réussi dans sa manœuvre? En tout cas, il se donne du temps. Il veut se consacrer à l’économie en 2009. Et annonce que c’est 2010 qui est l’année de la politique. Reste à savoir si ce n’est pas la politique qui va le rattraper en cette année de l’économie…