Publicité

Ranne nou Tromelin

12 avril 2013, 07:50

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Suite à un rebondissement de dernière minute, le parlement français n’a pas ratifié hier l’accord sur la cogestion de Tromelin. Le texte a été reprogrammé à l’Assemblée nationale française et un débat y est maintenant envisagé sur la question. Des députés français, disant ne pas accepter «un grave précédent d’abandon de souveraineté» ont bloqué l’accord.

 

Le même texte était passé inaperçu au Sénat où les sénateurs l’ont ratifi é sans débattre. Il s’agit d’un accord signé en 2010 qui fi xe les modalités pour une gestion commune franco-mauricienne dans trois secteurs : la pêche hauturière, la protection environnementale et la recherche archéologique.

 

Un article publié dans «Le Monde» hier, fait état de la vive réaction du député français qui a pris l’initiative de réclamer un débat sur Tromelin. «Il s’est indigné. Allait-on brader un pan du territoire national ? Le ferait-on sans que les représentants du peuple n’en débattent ?» rapporte l’auteur de l’article.

 

A Maurice, nous n’avons eu ni débat, ni sursaut de dignité quand le gouvernement a accepté de partager une partie de l’administration de l’îlot avec les Français. Pourtant, depuis son indépendance, Maurice revendique la souveraineté entière sur ce territoire.

 

Tromelin est minuscule, certes, «mais son domaine maritime couvre environ 280 000 km2, soit un peu plus de la moitié de la France», fait ressortir le quotidien français. La zone économique exclusive (ZEE) attachée à l’île pourrait être exploitée pour la pêche en vertu de l’accord, mais les opérateurs mauriciens craignent que des normes strictes n’excluent leurs bateaux de la zone. Il reste à établir si le sous-sol de Tromelin renferme des ressources énergétiques ou des minerais.

 

La revendication mauricienne sur Tromelin est fondée en droit. Les experts pensent que l’argumentation juridique reste une arme efficace pour affirmer notre souveraineté. Le Traité de Paris signé en 1814, après la conquête de Maurice par les Anglais prévoit que la restitution des terres à la France exclut «l’isle de France et ses dépendances…»

 

Dans ce conflit, la France ne semble pas vouloir renoncer à ses confettis. Ses députés pourraient bien rejeter la notion de cogestion arguant du fait qu’un pays ne saurait être demi-souverain.