«Si les choses n’avancent pas à Rodrigues, les politiciens ne sont pas les seules responsables. Il y a aussi l’incompétence de certains fonctionnaires». Ces propos sont de Johnson Roussety lors de la conférence de presse qu’il a tenue le samedi 18 mai dernier. L’ancien chef commissaire met le doigt sur une vérité. Certains fonctionnaires se cachent derrière les politiciens qui souvent doivent porter le blâme par rapport à leur incompétence et leur mauvaise volonté. Il estvrai aussi qu'ils sont nombreux à remplir leur tâche avec une conscience professionnelle exemplaire. 

On a toujours parlé de la nécessité de formation pour les cadres rodriguais. Depuis plusieurs années, des cours sont organisés par différentes institutions à l’intention de nos fonctionnaires. Plusieurs ont eu l’occasion d’aller étudier ou faire des stages à l’étranger. Certains sont revenus avec des diplômes universitaires. Malheureusement ces formations n’ont pas toujours eu des effets positifs dans la pratique après.

Tout est aussi  une question de structure où l’organisation du travail ne permet pas toujours aux personnes de donner le meilleure d’elles-mêmes. La fonction publique donne  une sécurité d’emploi, certains en profitent pour faire le minimum.  A quoi ça sert de faire des efforts ? 

Il y a ceux qui déploient beaucoup d’énergie et de créativité quand leur parti politique est au pouvoir ; d’autres qui  boycottent le travail quand leur parti est dans l’opposition. Il y a aussi ceux qui pensent qu’ils n’ont de compte à rendre à personne… C'est sûrement dans ce contexte que le dernier rapport du PAC réclame le pouvoir de sanctionner les fonctionnaires pour des manquements. 

Il n’y a pas de doute qu’une bonne reforme administrative est nécessaire pour que la fonction publique réponde plus efficacement aux besoins des Rodriguais. La reforme contenue dans le nouveau rapport PRB a été bien accueillie. Mais nous avons surtout besoin de reformer les mentalités. Nous ne le dirons jamais assez, la meilleure structure n’apportera pas de changement si les hommes et les femmes  ne sont pas habités par le goût du travail bien fait, le sens du service et la passion pour la bonne gouvernance.

Il semble que la publication de ce rapport suscite beaucoup d’espoir de part et d’autres pour la mise en place d’une administration moderne. C’est le fruit d’une collaboration fructueuse entre le management et des syndicats. Il faut souhaiter qu’il ne devienne pas un rapport parmi tant d’autres.

Apres 10 ans d’autonomie, il est grand temps que Rodrigues soit doté d’une fonction publique dynamique et moderne. Et pour atteindre cet objectif, rien ne peut remplacer les hommes et les femmes de bonne volonté.