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Rencontre à l’arrachée au 10, Downing Street !
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Rencontre à l’arrachée au 10, Downing Street !
On est tous bien d’accord. La question de notre souveraineté sur l’archipel des Chagos dépasse largement les différences et clivages politiques locaux. Donc, le communiqué de notre Bureau du Premier ministre, quoiqu’émis tardivement et fort probablement résultant de la pression exercée par l’opposition MMM et les articles de la presse britannique, était accueilli avec satisfaction.
Il était même permis de rêver à une jouissance imminente sur l’intégralité de notre territoire, dans la mesure où le communiqué faisait état des discussions, entre autres, autour de la "reconnaissance" de notre souveraineté sur les Chagos. Toutefois, un élément de doute planait, vu que rien n’avait transpiré du côté britannique.
Et voilà que la réponse donnée par le Premier ministre au PNQ du Leader de l’opposition, mardi, au Parlement vient confirmer ce doute. Si l’on a bien compris, notre Premier ministre aurait refusé de signer l’accord concernant les pirates somaliens en marge du déjeuner offert au Marlborough House par le Secrétaire général du Commonwealth, le mercredi 6 juin, si la cérémonie de signature n’avait pas lieu en la résidence officielle du Premier ministre britannique. Un tel accord étant crucial pour le Royaume Uni, comme souligné par la dépêche émanant du Foreign and Commonwealth Office (FCO) après la signature, une rencontre fut donc fixée pour le vendredi 8 juin au 10, Downing Street.
Notre Premier ministre nous informe qu’il a évoqué la question de notre souveraineté sur les Chagos avec son homologue à qui il a suggéré que le dialogue se poursuive au niveau ministériel et que ce dernier en aurait pris bonne note. Il aurait aussi insisté auprès de David Cameron que Maurice soit partie prenante des négociations qui devraient s’ouvrir en 2014, concernant le traité de bail entre le Royaume Uni et les Etats-Unis qui arrive à terme en 2016. C’est ce que nous souhaitons tous.
A la presse britannique il aurait aussi fait part de sa mission prochaine à Washington pour évoquer les mêmes questions avec les autorités américaines. Il est utile de souligner ici que le calendrier électoral aux États unis risque de contrarier le plan de notre Premier Ministre, étant entendu que les élections présidentielles sont prévues au mois de novembre et que la campagne, à cette fin, est déjà enclenchée. Soit.
Mais cette mission du Premier ministre en Grande Bretagne nous interpelle et suscite quelques interrogations. Une rencontre quasi officielle à ce niveau requiert une préparation minutieuse de la part des autorités des deux Etats. En premier lieu, des réunions entre officiels sont organisées pour baliser le terrain, arrêter les sujets à être discutés, voire se mettre d’accord sur les conclusions de la rencontre au sommet.
Ensuite c’est aux ministres des Affaires étrangères de peaufiner et d’entériner le travail abattu par les fonctionnaires avant que les chefs ne se rencontrent et approuvent le communiqué conjoint qui aura été rédigé et agréé au préalable. Rien de tout ça. C’est ainsi que le communiqué du 10, Downing Street et la dépêche du FCO ne disent pas les mêmes choses que celles avancées par la partie mauricienne, que ce soit dans la presse britannique ou au Parlement.
D’autre part, alors que la partie britannique était représentée par un ministre et le chef du département d’Afrique du FCO, entre autres, la nôtre nous rend perplexes. Au fait, les Ambassadeurs présents lors de la rencontre sont des nominés politiques alors que le Secrétaire du cabinet est contractuel. Que le Ministre des affaires étrangères ait été mis aux arrêts, cela relève peut-être de la politique interne au parti au pouvoir.
Le Secrétaire aux affaires étrangères, étant lui aussi contractuel et nominé politique de surcroît et récemment sanctionné pour indélicatesse, il aurait été judicieux d’inclure dans la délégation, celui ou celle en charge de ce dossier au ministère pour justement, assurer le suivi ministériel, souhaité par le Premier ministre.
Car, c’est aux affaires étrangères que la diplomatie se joue et non au niveau du Solicitor General, conseil légal du gouvernement, dont nous reconnaissons, en passant, la capacité et la compétence.
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