Publicité

Respectons l’Assemblée nationale

20 décembre 2012, 09:09

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Les échanges au Parlement, mardi, se sont déroulés dans une ambiance chaotique qui abaisse la République. Des propos grossiers fusaient de partout, des coups sous la ceinture étaient lancés et les honorables élus ne respectaient pas la solennité du lieu.

Que le Premier ministre ait éprouvé le besoin de dire au leader de l’opposition en pleine séance du Parlement que «Mo pou dir pou twa.

Twa to gayn drwa, mwa mo pa gayn drwa» est déjà une indication de la banalité dans laquelle nageaient les élus.

Tout au long de la tranche réservée à la PNQ, les intervenants sont restés dans le même registre de l’insignifiant. Ainsi Nando Bodha n’a pas craint de tomber dans le dérisoire quand il a dit qu’il souhaite «solennellement déclarer à la Chambre et au Premier ministre que je n’ai jamais posé les yeux sur cette dame».

Mais cela ne regarde personne que ce député, ou tout autre parlementaire, pose les yeux sur telle ou telle dame. La sphère privée, c’est justement privé. Voilà pourquoi on peut trouver choquant que le nom d’une femme a été lâché au Parlement par le Premier ministre alors qu’elle n’avait absolument rien à faire avec la question posée. Les organisations féministes n’ont pas réagi à cet écart du Premier ministre, bien entendu.

La question posée par le leader de l’opposition avait trait à un problème lié à la gouvernance publique. A la suite d’une enquête menée sur un incident impliquant une femme qui se présente comme un agent du Parti travailliste, Nandanee Soornack, deux policiers ont été transférés.

L’opposition a cherché à savoir s’il y a eu un abus de pouvoir dans ce cas. Le Premier ministre a confirmé le transfert des deux inspecteurs de police qui étaient sur les lieux de l’incident, en affirmant qu’ils étaient soupçonnés de «gross violation of standard police procedures».

Les mots grossiers, les insultes et les provocations en tous genres ne sont d’aucune utilité au débat démocratique. Ils n’ont pas leur place à l’Assemblée nationale. Pour présenter leurs politiques et défendre leurs idées, les élus ont le devoir d’avoir le plus grand respect pour l’institution qu’est l’auguste Assemblée nationale.