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Réforme en panne

9 juin 2011, 07:52

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L’urbaniste et environnementaliste Vasantt Jogoo est catégorique sur la question. Certains villages méritent d’être convertis en villes. Il y a plusieurs raisons à cela. Il y en a surtout une qui retient l’attention. Ces villages, qui ont bénéficié d’un développement soutenu au fi l des ans, doivent contribuer à l’économie locale, notamment au niveau du maintien et de la gestion des infrastructures.

Ce n’est pas un sujet sur lequel on débat dans les cafés de commerce. On ne va quand même pas dauber sur cette population rurale qui jouit des aménités pour lesquelles elle ne contribue rien. C’est un réservoir électoral qu’il ne faut pas froisser. C’est ce qui explique la frilosité des différents gouvernements à tenter de légiférer en ce sens. Or, il ne s’agit pas de rééquilibrer le rapport villes-villages. C’est un problème de fond auquel il faut s’attaquer. «Pour un pays à revenu moyen, Maurice a un taux d’urbanisation assez bas. Celui-ci aurait dû être de 60 à 65 %», explique, en ce sens, Vasantt Jogoo. Mais, qui se soucie d’urbanisation ou d’aménagement du territoire…

De manière plus générale, il est bon de faire ressortir que l’esprit réformiste qui avait caractérisé le gouvernement de Navin Ramgoolam entre 2005 et 2010 fait grandement défaut à son actuelle majorité. Il ne faudrait pas s’étonner, à cet effet, que cette majorité fasse marche arrière sur la réforme des collectivités locales. On restera donc, au niveau des municipalités, aux feuilletons télé alors qu’on nous annonçait un film à grand succès. Nos élus locaux pourront continuer à faire semblant de prendre du plaisir dans des seconds rôles.

Et les citadins, entre-temps, continuer à pâtir dans un niveau de vie qui se dégrade graduellement. Certes, la collecte des ordures ménagères ou encore l’entretien des jardins d’enfants sont plutôt satisfaisants. Mais, on s’attendrait à bien plus de nos élus locaux. Il est certain que les plus compétents doivent se demander à quoi ils servent réellement. Pour les autres, il y a surtout le plaisir de pouvoir se vanter un jour d’avoir été un conseiller municipal. Bien triste sort pour ce qu’on appelle savamment la démocratie locale !