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Rêve brisé

5 janvier 2011, 11:01

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Le Premier ministre a agi avec promptitude pour neutraliser l’enthousiasme avec lequel le «Board of Investment» autorisait les étrangers à venir travailler à Maurice.

Navin Ramgoolam vient d’enlever à cet organisme, dirigé par Prakash Maunthrooa, le droit de délivrer aux étrangers le fameux sésame appelé l’«Occupation Permit». Ce document sert à la fois de permis de travail et de résidence. On a appris hier qu’il incombera désormais au Bureau du Premier ministre de traiter les dossiers de ceux qui sollicitent cette autorisation.

Il est vrai que dans sa stratégie de développement, le pays doit rester ouvert aux talents étrangers. Cette ouverture au savoir-faire étranger est indiscutable dans son principe, mais il y a des limites à ne pas franchir. Le BOI n’avait pas bien compris cela. Il délivrait à tour de bras les permis de travail. Presque 8 000 autorisations ont été accordées durant les quatre dernières années. Il fallait à tout prix freiner son ardeur.

D’autant plus qu’il y a eu des allégations d’abus à l’encontre du BOI. Soupçonnant un contrôle inadéquat sans doute, le ministère du Travail s’était intéressé depuis quelque temps aux permis octroyés par la nouvelle direction du BOI et avait demandé à Prakash Maunthrooa de «ralentir les procédures». Il faut croire que l’effort du ministère s’est avéré vain, car le Premier ministre a dû intervenir pour enlever cette responsabilité au BOI.

Déjà, dans un article publié le 23 décembre dernier, notre journaliste Deepa Bhookhun attirait l’attention sur certaines dérives constatées au BOI : «Il est étonnamment facile pour un étranger d’avoir un permis de travail à travers le Board of Investment - ce que confi rme le ministre du Travail. Si au ministère, les critères pour l’obtention d’un permis sont très rigoureux, tel n’est pas le cas au BOI...»

Les conséquences de ce laxisme de la part du BOI peuvent être graves pour les chercheurs d’emploi locaux. Beaucoup de jeunes diplômés éprouvent des difficultés à trouver des emplois à la hauteur de leurs qualifications tandis que le marché du travail s’ouvre à des étrangers, souvent pour des postes qui ne nécessitent pas des compétences pointues.

Le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, en donnait un exemple flagrant récemment : «Si un étranger fait une demande à mon ministère pour être maîtrenageur, nous la lui refusons car il y a des Mauriciens aptes à le faire. En passant par le BOI, il aura son permis

Dans son discours du budget, le ministre des Finances annonçait l’envol du BOI : «BOI is thus called to assume the following additional roles : to coordinate the Government economic diplomacy…» Or, en ce début d’année, le BOI se voit couper les ailes.