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S’accrocher au passé
L ’ Inde veut changer les règles du jeu. Elle les trouve trop avantageuses pour Maurice.
Elle révise ses lois fi scales et suscite du coup de vives inquiétudes parmi nos opérateurs. Cette situation a précipité la réunion d’un comité mixte qui s’est donné jusqu’à demain pour trouver une issue au problème.
Mais devrait- on, à Maurice, s’accrocher pour de bon, au bon vouloir de l’Inde et tenter coûte que coûte de maintenir les acquis du traité de non- double imposition ? Grâce à cet accord fi scal, une compagnie étrangère, enregistrée à Maurice, qui investit en Inde ne paye la taxe que chez nous. Or, il n’y a pas de taxes sur les plusvalues à Maurice.
Cette disposition du traité a rendu possible le bond considérable de notre activité offshore.
L’économie mauricienne, dans sa globalité, a tiré des bénéfi ces importants de cet accord signé avec New Delhi, il y a trente ans. Mais le moment est arrivé pour les services fi nanciers de rechercher activement des pistes innovantes.
Bien entendu, le sort du « Global Business » restera tributaire, pendant quelques années encore, de la volonté des Indiens de maintenir les conditions prévalant sous le traité existant. Mais les sociétés offshore mauriciennes ne peuvent indéfi niment vivre avec le sentiment d’avoir un couperet sur la nuque. Tout peut, en effet, s’écrouler pour eux si le fi sc indien décrète que les investisseurs passant par Maurice n’ont pas une activité signifi cative ici.
Cette situation amène Sushil Khushiram, le nouveau président de Cim Global Business, la plus importante société offshore du pays, à souhaiter une remise en question complète du secteur : « Il nous faut être à la page de nouveaux développements et continuer à offrir de nouveaux produits fi nanciers encore plus novateurs, tout en consolidant des services où nous ne sommes pas engagés jusqu’à présent » . Parmi les activités nouvelles potentielles fi - gurent la gestion de fortunes et celle des fonds d’investissements. L’ex- ministre Khushiram déplore que le secteur offshore avait été conçu pour prendre avantage de ce qu’offrait l’Afrique du Sud, mais que cette voie n’a pas été exploitée.
Face à la situation nouvelle à laquelle ils sont confrontés, les opérateurs doivent finalement sortir de leur zone de confort.
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