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SAJ se positionne
Anerood Jugnauth a mis un pied dans l’arène politique hier et, bientôt, le Premier ministre et l’ICAC pourraient l’inviter, malgré eux, à y entrer de plain-pied. Dans des déclarations publiques diffusées par les radios libres hier après-midi, le président de la République s’est limité à condamner l’ICAC mais il a tout de même souligné qu’il pourrait, si la situation l’exige, démissionner de la présidence. On l’aura compris. Le président abandonnera Réduit si son fils est arrêté par la Commission anti-corruption dans le cadre de l’enquête sur l’affaire MedPoint. Pravind Jugnauth sera interrogé dans les locaux de la commission demain. Il a été prévenu qu’il pourrait être arrêté à l’issue de l’interrogatoire.
Certes, la prise de position du président n’est pas dans l’ordre normal des choses. Un président a d’autres moyens de donner son avis sur une institution nationale que de parler aux radios libres. Mais la virulente sortie de SAJ contre l’ICAC, accusé d’avoir «fané», procède d’une situation exceptionnelle. Le sentiment d’attachement de famille l’emporte sur le devoir de réserve, même chez un président de la République.
En tout cas, ses propos empreints de colère sont annonciateurs de mesures plus radicales si son fils devait faire l’objet d’une arrestation demain. Non seulement, il pourrait démissionner de la présidence, mais un retour dans l’arène politique n’est pas une éventualité à écarter.
Il est difficile de dire si la question a été évoquée ou pas au cours de son entretien avec le leader du MMM hier matin, mais cela ne surprendrait personne si le président devait renouer avec la politique active après une éventuelle démission. Nul ne pense que la passion politique est nécessairement éteinte chez ce vieux loup de la politique. Il a bien montré les crocs, hier.
Le come-back de SAJ est d’autant plus probable qu’on le dit préoccupé non seulement par la manière de faire de l’ICAC, mais par la situation générale qui prévaut dans le pays. S’il se décide effectivement à affronter Navin Ramgoolam, il faut s’attendre à un remodelage du paysage politique. La porte sera bien fermée sur un accord PTr-MMM tandis que le lien MMM-MSM se renforcera. Encore une fois, MedPoint aura scellé leur union.
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