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Sans souffle
Les observateurs les plus sévères diront que c’est un non-événement. Mais tous admettront que le budget 2013 ne passera pas à l’Histoire comme celui qui défi nit une vision et qui énonce les mesures à prendre pour concrétiser cette ambition. Le ministre des Finances n’a pas su faire preuve d’audace et de créativité, même s’il affi che un certain volontarisme.
Xavier Duval a annoncé une batterie de petites mesures qui feront certainement plaisir à de nombreuses familles mauriciennes. Cela n’empêche pas que son budget démontre l’incapacité de la majorité à trouver une réponse à la crise et à préparer l’avenir.
Un budget est une occasion pour fixer un nouveau cap. Le ministre des Finances pouvait, hier, donner l’élan nécessaire pour relancer l’économie mauricienne. Il a raté l’occasion. Baisser le coût du ticket de cinéma, offrir une tablette à quelques collégiens, exempter quelques produits de la TVA… Le budget 2013 se résume pratiquement à un saupoudrage de petites mesures clientélistes. Mais un budget, c’est surtout une occasion pour insuffler un nouveau dynamisme à l’économie. Ce fut le cas, par exemple, du budget de 2006. De nombreuses réformes structurelles étaient alors engagées et celles-ci ont donné un coup de fouet à l’économie.
De même, quelques années plus tôt, le gouvernement avait créé, à partir de rien, un nouveau pilier de l’économie, les TIC. Le budget, qui annonçait un gros investissement dans la cybercité, marquait un tournant important dans la vie économique du pays. Le résultat est visible aujourd’hui. L’industrie des TIC a contribué pour 6,7 % au PIB du pays en 2012. Un budget qui a du mérite est un budget qui jette les fondements d’un édifi ce nouveau. Ce n’est pas le cas de celui d’hier.
Pourtant, on avait commencé à espérer quand le ministre insista, au début de son discours, sur un thème qui promettait d’en constituer une idée-force. Il donna l’impression, en faisant référence à l’intégration régionale dans un paragraphe d’entrée en matière, que l’Afrique constitue un gisement de croissance pour Maurice. Puis, silence radio. On a attendu en
vain des mesures précises en vue d’aider nos industriels à profiter de l’émergence du continent noir. Rien. Pas même l’esquisse d’une mesure pour améliorer le transport aérien ou maritime vers l’Afrique.
Plusieurs mesures de portée symbolique, mais pas de vision pour l’avenir ni de solutions aux grands problèmes de l’heure. Exemple : le ministre annonce que les bolides de 200 cc coûteront moins cher mais ne dit rien sur le métro léger.
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