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Sauver sa peau

Depuis la découverte des ossements à Montagne- Malgache, au mois d’août dernier, la disparition de Barthélemy Azie survenue il y a 14 ans est redevenue une affaire d’actualité. La reprise de l’enquête et l’arrestation des suspects par l’inspecteur Rajesh Moorghen ont focalisé l’attention sur ce dossier qui fait la une de l’actualité à Rodrigues depuis le mois de décembre.
Les récents rebondissements ne doivent pas escamoter la question essentielle. Pourquoi a-t-il fallu attendre 14 ans, dans une si petite île, pour que la police mette la main sur les présumés meurtriers de Barthélemy Azie ? Tout semble indiquer que cette affaire a été prise à la légère jusqu’à ce que l’inspecteur Moorghen s’y intéresse. Aux yeux de l’opinion, il passe pour un homme déterminé qui veut atteindre son objectif. Quitte à égratigner au passage ses collègues et ses supérieurs.
Et c’est seulement quand les autorités policières ont senti qu’elles sont mises en cause que l’état-major aux Casernes centrales s’est décidé à employer les grands moyens. C’est ainsi qu’un assistant-commissaire, le numéro 2 de la police criminelle, a été dépêché dans l’île pour une mission spécifique. Non pas pour aider à élucider le crime, mais pour rappeler Rajesh Moorghen à l’ordre et prendre connaissance de la déclaration dans laquelle Simon Azie aurait exprimé sa déception devant la manière dont la police a traité, pendant 14 ans, la disparition de son fils. C’est à croire que nous avons affaire à une police disposée, dans certains cas, à déployer de gros moyens pour protéger ses arrières.
Ce citoyen de la République, qui est né et qui vit à Rodrigues, dont le fils a disparu, ne reçoit pas spontanément cette même attention et cette même considération. Six ans après la disparition de Barthélemy, son père a dû écrire au commissaire de police pour qu’une équipe d’enquêteurs soit dépêchée de Maurice. La mission n’a cependant rien donné.
Depuis le mois de septembre 2013, Simon Azie attend les résultats des tests ADN devant confirmer si les restes humains découverts à Montagne Malgache sont bien ceux de Barthélemy pour pouvoir enterrer son fils dans le respect et la dignité. À l’époque, les autorités policières lui avaient fait comprendre que tout serait fait en deux mois. Nous sommes déjà en février 2014, la famille attend toujours. Et personne au sein de la police ne trouve important de communiquer avec la famille pour expliquer le pourquoi de ce retard. Dans cette République, on laisse, des fois, l’impression d’être plus préoccupé à sauver sa peau qu’à faire son travail correctement.
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