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Save the children’s rights

12 décembre 2012, 08:14

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Les citadins ont voté. Nul ne pensera que ces quelques mots tentent de les influencer. Les résultats sont connus ; la présente critique ne peut même plus valoir à l’alliance visée le moindre recul dans les urnes. C’est pour le principe, et rien que pour le principe, que ce billet fait état du malaise provoqué par la photo prise, jeudi dernier, au raout électoral de Vallée-des-Prêtres. On y voyait des fillettes, même pas encore des adolescentes, habillées en danseuses tropicales, des symboles électoraux - coq bleu et clé rouge - peints sur leurs joues. Et tout cela devant le sourire épanoui de Mme Mireille Martin, ministre des Droits de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.

La Convention de 1989, relative aux droits de l’enfant, n’interdit pas la participation de mineurs aux activités politiques. Reste qu’il faut aussi se référer à d’autres documents des Nations unies pour prendre note des réserves de ceux qui, concrètement, défendent les enfants sur le terrain. Ainsi un Position Paper de l’Unicef et du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, inspiré par la situation au Népal, pose un certain nombre de principes susceptibles d’être pertinents pour les petites ségatières de Mme Martin. Ainsi, au chapitre des General principles to be considered by political actors with respect to children, il est noté que les enfants « should not be pressured, constrained or influenced in ways that might prevent them from freely expressing their opinions or leave them feeling manipulated ». Par ailleurs, les adultes doivent s’assurer que les enfants soient « guided throughout childhood to develop informed opinions and be given the appropriate space to express themselves in a constructive manner ». Tout cela en tenant compte du fait qu’il faut protéger les enfants de toute exploitation par les forces politiques.

Qui sont les enfants que l’on peut voir sur les estrades politiques, dansant ou applaudissant l’un ou l’autre dirigeant. N’hésitons pas à le reconnaître : ce ne sont pas les enfants de nos cadres politiques, ni ceux de nos chefs d’entreprises, de nos membres de professions libérales. Ce sont le plus souvent des enfants de milieu populaire, pour ne pas dire pauvres. Comme quoi, dans cette exploitation de mineurs, il y a un critère de classe également à l’œuvre.

Les citadins ont voté. Ne faisons pas de cette question une affaire politique, partisane. Il s’agit simplement du respect des droits.