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Semi-indépendante
Cela fera bientôt 50 ans que l’Union Jack ne flotte plus sur les mâts mais nos collèges continuent à arborer l’étendard de Cambridge. Combien de temps encore faudra-t-il pour que Maurice perde ses complexes face au prestataire d’examens britannique ?
Le mythe de Cambridge a véritablement la vie dure chez nous. Ailleurs, le sevrage s’est opéré avec succès. Dans la totalité des ex-colonies britanniques en Afrique, les examens de fin de cycle secondaire sont organisés par des institutions Locales.
Ce refus de rompre avec Cambridge coûte très cher au pays. Dans notre numéro d’hier, nous avancions une estimation du montant versé chaque année à l’institution britannique pour l’organisation des examens de SC et de HSC. Il avoisinerait les Rs 250 millions. Une somme qui reviendrait aux enseignants mauriciens si la préparation des sujets et la correction des épreuves se faisaient à Maurice.
Il existe une croyance populaire à l’effet qu’un éventuel certifi cat national délivré sous l’égide de l’université de Maurice ne serait pas reconnu à l’étranger. Or , il suffit que le gouvernement négocie les équivalences nécessaires pour qu’un certificat mauricien ouvre l’accès aux plus grandes universités du monde. Beaucoup de pays africains et asiatiques l’ont fait. Ils prennent souvent la précaution d’assurer un contrôle de qualité avec l’aide d’examinateurs étrangers.
En outre, il est impossible, dans le contexte actuel, d’adapter le contenu des programmes scolaires aux réalités mauriciennes. Pour cela, il faut couper le cordon ombilical avec Cambridge.
Il reste la question de la désignation des lauréats. Peut-on faire confiance à l’intégrité des institutions nationales alors que la corruption atteint des sommets ? C’est un problème qu’il faut régler avant de mauricianiser le système d’examen.
Ce pays a pour vocation, nous diton, de devenir un «Knowledge hub». Il devrait d’abord être capable de préparer des examens du secondaire sans les béquilles britanniques ? Enfin, apprenons à marcher avant de vouloir courir.
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