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Sens d’honneur

12 février 2013, 07:40

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Ça fait du bien de voir qu’il existe encore des hommes et des femmes d’honneur en politique.

L’actualité récente nous donne deux exemples éloquents. Cela ne se passe pas à Maurice, certes, mais ce sont des exemples qui devraient inspirer la classe politique locale.

Il s’agit de deux ministres qui ont démissionné de leur poste ces derniers jours. La première est Allemande tandis que le second appartenait au gouvernement de l’Etat d''Uttar Pradesh en Inde. L’une et l’autre ont eu un comportement exemplaire. Comme quoi, la vertu n’a pas de couleur, contrairement au charbon qui, semblet- il, pourrait être noir ou blanc.

Mise en cause pour plagiat de sa thèse de doctorat, Annette Schavan, la ministre allemande de l’Education, a remis samedi sa démission à la chancelière Angela Merkel. Celle-ci a souligné, en acceptant la démission, que sa ministre plaçait l’intérêt général au-dessus de son intérêt particulier. Quant à la ministre, elle a justifi é sa démission par le souci d’éviter tout conflit d’intérêts. Elle compte saisir la justice pour obtenir la restitution de son doctorat car elle s’est vu retirer son diplôme par son université.

De son côté, le ministre indien chargé de l’organisation du pèlerinage religieux, qui a occasionné dimanche une bousculade faisant 36 morts et de nombreux blessés, a estimé qu’il ne peut rester à son poste. Ce ministre, Muhammad Azam Khan, n’a commis aucun délit, n’a enfreint aucune règle et n’est coupable d’aucune faute spécifique. Il n’est pas responsable pénalement du drame qui a eu lieu mais il a jugé qu’il ne peut se soustraire à sa responsabilité morale.

Il a donc démissionné de son poste, hier.

Dans les démocraties de référence, les politiciens et les fonctionnaires qui se sentent responsables des erreurs commises dans l’exercice de leurs fonctions abandonnent leurs postes dans la dignité. Dans ces pays, l’éthique, la bonne conduite et la décence politique ont un sens. Ailleurs, il n’y a pas d’obligation de partir quand un scandale éclate. Les personnes incriminées ont une alternative. Elles préfèrent attendre d’être blanchies par des « Fact Finding Committees » … Il en va autrement pour les hommes et les femmes d’honneur. Eux, préfèrent quitter leurs postes avant que l’honneur ne les quitte.