L’affaire Kross Border risque de faire de Maurice une destination incertaine pour les investisseurs. Le secteur offshore est fragilisé. D’autant plus que ce scandale survient à un moment où une loi indienne, la GAAR, menace d’assécher le flux des investissements indiens transitant par Maurice.

Une enquête policière sur des allégations de faux et usage de faux faites à l’encontre d’une société de gestion exerçant dans l’offshore ne peut laisser indemne ce secteur d’activités. Cette affaire écornera davantage la réputation de notre centre offshore et met en péril le traité de non double imposition signé avec l’Inde.

Les opposants au traité fiscal affirment que la «route» mauricienne est exploitée par des investisseurs à la recherche d’un paradis fiscal. Maurice répond que son régulateur, la FSC, agit efficacement pour contrer les abus.

Efficace, la FSC ? Dans une lettre adressée à l’express, mercredi, Kolanda Reddy, le ressortissant indien qui met en cause Kross Border, fait un récit stupéfiant de ses rencontres avec les officiers de la FSC. Il explique qu’il a porté plainte auprès du régulateur mauricien depuis août 2012 mais que la FSC n’a toujours pas complété son enquête.

Reddy ironise sur cette prétendue compétence de la FSC dans une lettre envoyée au régulateur et publiée dans l’hebdomadaire Capital : «Since I am left with a distinct impression that the FSC does not know where and what to investigate, I shall endeavour to assist the FSC… »

De même, on a eu à déplorer récemment l’incapacité de la FSC à prévenir la prolifération des systèmes de Ponzi. Le régulateur ne voyait rien pendant que des escrocs dépouillaient des milliers de victimes.

La FSC mérite d’être secouée. Alors qu’elle a considérablement augmenté ses effectifs à travers un recrutement massif, sa performance reste décevante. À défaut d’un tsunami, c’est probablement une fusion qui produira des secousses à la FSC.