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Squatters électeurs

Verrons-nous un jour le bout de la fameuse «ring road» ? Pour le moment, elle ressemble plutôt à la «Terre promise». Alors qu’on avait l’impression que ce projet allait enfin voir le jour – depuis le temps qu’on en parle – voilà que surgit le problème des squatters de Vallée-Pitot, qui menace de tout faire capoter.
Le ministre Bachoo aura beau nous assurer de sa détermination, nous savons bien que les élections générales approchent. Le risque de voir apparaître un comité quelconque, qui sera chargé d’étudier le problème, est grand. Le temps d’organiser les élections. On verra après.
Il n’y a pas le feu après tout. Ça fait des décennies qu’on attend…
En attendant, nous continuerons à brûler du diesel et de l’essence inutilement dans les embouteillages quotidiens. Il y en a pour Rs 2 milliards par an, paraît-il.
S’il n’y avait que cela. Le problème de la circulation routière étouffe bien des projets de développement et d’investissement, confiait il y a quelques années le patron du Caudan, René Leclézio.
Le rapport «Iberinsa/Kirkpatrick», datant de 1994, reprenait en première page une interview réalisée par l’express, d’un expert du «Transport Research Laboratory» de Londres. Le titre était éloquent : «Big problems ahead !».
Quinze ans plus tard, on en est toujours au même point. Le problème a empiré, car rien n’a été fait. Quinze ans de palabres, d’études de faisabilité, de «brainstorming», d’«assessment mission ». Quinze ans pour rien.
Aujourd’hui, le gouvernement travailliste a un tout nouveau prétexte pour tergiverser : les squatters de Vallée-Pitot. Bientôt, ils viendront nous dire que ce sont des élus mauves qui, quand ils étaient aux affaires, ont encouragé ces derniers à occuper illégalement les terres de l’Etat.
Avec des propriétaires légaux, il y a toujours l’option des «compulsory acquisition». Mais avec des squatters, que faire ? «Compulsory lév paké allé» ?
Qu’on ne nous accuse pas d’être des sans-coeurs face aux petites gens. Premièrement, il y en a qui se saignent aux quatre veines pour économiser, construire ou acheter un toit, même s’il s’agit d’un logement social, et qui remboursent leurs mensualités à la «Mauritius Housing Company». Certains seraient-ils plus imbéciles que d’autres ?
Deuxièmement, il est inacceptable pour un squatter, donc quelqu’un qui occupe illégalement un terrain qui n’est pas à lui, de refuser un relogement sous prétexte qu’il est habitué à son logement actuel. On croirait rêver.
Mais avec les élections qui approchent, ne nous étonnons pas qu’une solution supposément «humaine» et «socialement acceptable » ne soit trouvée. Les squatters sont avant tout des électeurs. Et nous les éternels dindons de la farce…
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