Le Premier ministre s’est enfin exprimé en public. Mais il ne s’est pas montré très loquace sur les questions qui interpellent le pays en ce moment. En fait, il a profité de l’inauguration de la Maison de la Culture chinoise, hier à Baie-du-Tombeau, pour se lancer dans une diatribe contre ses adversaires politiques. Un exercice qui n’est guère utile au citoyen qui cherche à être renseigné sur le cap économique et social poursuivi par le gouvernement.

La priorité des Mauriciens n’est pas de savoir, aujourd’hui, si Anerood Jugnauth était juste ou pas envers telle ou telle communauté il y a vingt ans. Or, ce fut l’un des thèmes sur lequel il s’est étendu hier. On attend plutôt du Premier ministre qu’il éclaire le pays sur les problèmes actuels, à un moment où celui-ci s’enfonce dans la confusion.

L’économie est victime de l’excès de liquidités mais ni la cause, ni la solution au problème ne sont évoquées par le Premier ministre. Il laisse le pays dans le flou total quant à ses intentions d’appliquer ou pas le «nine-year schooling.» Il ne précise pas le calendrier  de la réforme électorale. Rien sur les violences faites aux femmes. Aucune réflexion sur l’angoissant taux de chômage affectant les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur. Les universités commencent à payer le prixdes années Jeetah, mais pas un mot sur les mesures correctives à prendre.

Pour être sûr de ne pas avoir à répondre à toutes ces questions, le Premier ministre tient les journalistes à distance à chacune de ses sorties publiques. Ainsi, il contrôle mieux ses messages. L’esquive comme méthode de gouvernement, ce n’est pourtant pas très démocratique.