Les voeux de nouvel an des chefs de gouvernement sont normalement placés sous le signe de l’unité. A l’aube d’une nouvelle année, les dirigeants cherchent à apaiser les tensions, à délivrer des messages d’espoir, à faire rêver le peuple en fixant de grands objectifs. A tous ces égards, l’exercice tenté par le Premier ministre le premier jour de l’année n’a pas tenu ses promesses.

Navin Ramgoolam est surtout apparu comme un chef de parti qui entendait passer un message politicien. C’est sur fond rouge que s’est construite la trame du discours qu’il a adressé aux Mauriciens. Tantôt il égratignait l’ex- Président SAJ qui « ine bizin démissionner » , tantôt il dénigrait l’attitude d’une opposition qui « dégrade le débat démocratique avec banne insultes, répète banne faussetés et faire démagogie » . Le leader du PTr a choisi un style confrontationnel.

S’il entendait respecter ce grand moment qu’est la diffusion des voeux radiotélévisés d’un Premier ministre le premier jour de l’an, il aurait invité la nation à regarder dans la même direction par- delà les différences partisanes. C’est ce que font les grands leaders pour mobiliser leur peuple en période de crise.

Ce n’est pas en envoyant des piques et en lançant des propos acerbes du genre « l’avenir jamais pas ti construire avec banne rétrograde et banne passéistes » que l’on pousse la nation à réfléchir ensemble sur les difficultés de l’heure. D’autant plus que nous ne sommes pas à la veille d’une échéance électorale.

Le Premier ministre a raison quand il dit que « le rôle de l’opposition c’est critiquer mais aussi faire banne propositions alternatifs » mais son discours n’est pas conforme à ses actes. On se rappellera, par exemple, de la réaction négative qu’avait eue le gouvernement quand l’opposition avait plaidé pour le recours au dessalement comme un moyen alternatif de produire de l’eau potable.

On aura aussi remarqué l’absence de référence à la réforme électorale ou au Best Loser System dans le discours du Premier ministre. La mention de ces thèmes était pourtant devenue un rituel bien ancré de son discours annuel.
On attendait un message fort. Il n’y avait ni message ni force dans ce discours des voeux.