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Surenchère et marchandage

7 septembre 2011, 11:58

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Les nominations à Maurice reposent essentiellement sur des critères politiciens, ethniques ou claniques. L’épisode Kalyanee Juggoo, du nom de la PPS qui est frustrée de n’avoir été nommée ministre lors du dernier remaniement, apporte une nouvelle démonstration de cette triste réalité.

Voilà une politicienne qui, pour satisfaire ses aspirations ministérielles, n’hésite pas à se livrer à un chantage pour faire pression sur le Premier ministre.

Il est même allégué qu’elle aurait orchestré des manifestations de rue.

Ce n’est pas très flatteur pour le pays. Après l’attribution d’un maroquin ministériel aux transfuges Jim Seetaram et Mireille Martin, c’est au tour de la députée Kalyanee Juggoo d’user d’arguments peu convenables pour convaincre le chef du gouvernement de lui donner une place au Conseil des ministres.

Elle en fait une question d’orgueil et se dit «blessée» par les dernières nominations. Elle n’invoque, à aucun moment, son bilan. Mais la compétence ne compte-t-elle pas quand on sollicite une place au sommet de l’Etat ?

Il faut reconnaître que ni le Premier ministre actuel, ni ses prédécesseurs n’ont attaché de l’importance aux mérites propres des membres de leur équipe au moment de constituer leur cabinet de ministres.

Aucun Premier ministre n’a jamais sanctionné, non plus, un ministre au motif qu’il assume mal ses responsabilités. La compétence et la rigueur ont toujours été sacrifiées à l’autel du clientélisme et des considérations politiciennes.

La situation est d’autant plus compliquée pour Navin Ramgoolam que son gouvernement est affaibli depuis l’éclatement de l’alliance au pouvoir. De constantes intrigues, reposant sur des stratégies de surenchère et du marchandage, vont être élaborées en cette période où la majorité gouvernementale est précaire. Les politiciens les plus opportunistes vont tenter d’obtenir, soit par le lobbying, soit par la pression de la rue, des avantages auxquels ils n’auraient pas droit en temps normal. Et, il est probable que de plus en plus d’incompétents soient propulsés au devant de la scène.

Dans quelques semaines, Kalyanee Juggoo rentrera sans doute dans le rang car le Premier ministre saura trouver la formule pour la faire revenir à de meilleurs sentiments. Mais il reste quatre longues années avant les élections et bien d’autres demandes pleuvront...