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Syndicats unis

8 septembre 2010, 10:24

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Il est remarquable que malgré l’hostilité déclarée des dirigeants du pays aux contre-pouvoirs, les forces syndicales ne se laissent faire. Elles sont déterminées à refaire leur unité.

Les mouvements ouvriers sont un élément indispensable de la vie nationale. Or, leur atonie, ces dernières années, a appauvri la qualité de notre démocratie. Il y a aujourd’hui des raisons d`espérer qu’un réveil syndical sera une réalité bientôt.

Bien sûr, l’entrée en scène du Sage du syndicalisme mauricien, Jack Bizlall, va servir de catalyseur à ce réveil, mais il faut reconnaître que le déclic de la démarche unitaire est venu d’une femme, Rehana Ameer, «Traffic Officer» à la MBC. Elle a été suspendue suite à la circulation d’une lettre «hautement diffamatoire à l’égard de la MBC et de son personnel».

L’action prise à son encontre a été jugée suffisamment révoltante par les 14 fédérations et confédérations syndicales du pays pour justifier la constitution d’une plate-forme commune.

Les jalons d’un front unitaire posés, il est revenu à Jack Bizlall de donner, hier, un nouvel élan à cette mobilisation. Dans une lettre adressée aux présidents des fédérations et confédération syndicales du pays, il demande «si zot ti kapav met dibut zordi sa front kont lisansiman ek represyon».

La vague de licenciements ou suspensions des représentants syndicaux, ainsi que des pratiques patronales archaïques ont été les principaux facteurs qui ont rendu possible l’entente entre les dirigeants syndicaux. Mais, ceux-ci s’inquiètent également des velléités totalitaires des dirigeants travaillistes. Cassam Kurreeman, président du Mauritius Labour Congress, disait hier qu’il ne va tolérer aucune tentative de museler la presse. Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé déplore, lui, «la sortie en trombe» des dirigeants politiques contre la presse.

La récente victoire obtenue par un regroupement des syndicats du secteur sucrier, le «Joint Negotiating Panel» face à la «Mauritius Sugar Producers Association » a dû également contribuer à la volonté des syndicats d’unifier leurs forces. Ensemble, ils ont arraché un accord en tout point favorable aux laboureurs et artisans. De plus, ils ont, grâce à leur solidarité retrouvée, obtenu la levée de la suspension qui pesait sur le syndicaliste Eddy Lauricourt, représentant de l’«Union of Artisans of the Sugar Industry». Son employeur, la compagnie sucrière de Beau-Vallon Ltd, l’avait suspendu le 7 août dernier, soit au lendemain de la signature de l’accord en faveur des employés de l’industrie sucrière.

Ce ne sera pas facile pour un ensemble de fédérations qui ressemblait à un panier de crabes de travailler, à partir de maintenant en harmonie. Mais les causes susceptibles de les cimenter ne manquent pas en ce moment.