«Une éducation qui soit adaptée aux réalités et aux besoins de Rodrigues est primordiale.» C’est une phrase qui revient à chaque fois sur les lèvres mais les progrès tardent toujours à venir dans ce domaine.

La question du Minority Leader, Gaetan Jabimissar, au Chef commissaire Serge Clair mardi dernier à l’Assemblée régionale sur les réformes au niveau du pré-vocationnel illustre bien qu’il y a un malaise dans ce domaine.

Serge Clair a bien fait comprendre que sa commission avait été mise devant les faits accomplis et que les enseignants ont exprimés qu’ils font face à des difficultés pour mettre en pratique ces réformes qui ne sont pas adaptées aux réalités de Rodrigues. Et lorsqu’il y a malaise et hésitation, ce sont les élèves qui, en premier, payent les conséquences.

C’est inacceptable qu’on fasse porter un fardeau supplémentaire à ces enfants qui sont déjà des laissés-pour-compte d’un système élitiste qui ne leur donne pas la possibilité de développer leurs potentiels. On est toujours dans un système où l’avenir de ces enfants est décidé de haut et de loin. Pour combien de temps auront-ils à subir ce genre de traitement ?

Serge Clair a annoncé l’arrivée des responsables de la MIE pour revoir le curriculum en fonction des besoins de Rodrigues. Est ce que c’est la solution ? Il est temps de s’attaquer à la racine du problème qui est plus profond. Rodrigues ne peut plus continuer à subir le dicta du ministère de l’Education qui en 2001 avait décidé de transformer le bâtiment de Citron Donis, conçu pour être un lycée polytechnique en «Form VI college» alors que Rodrigues avait un grand besoin de formation technique et professionnelle.

La venue des officiels de Maurice prévue pour la semaine prochaine est une solution «panadole» Il est temps que Majorité et Minorité se mettent d’accord sur l’urgence de réclamer, pour Rodrigues, une autonomie plus grande en ce qui concerne l’orientation de l’éducation.

Autrement, si un statut d’autonomie ne donne pas à un peuple le moyen de répondre efficacement à ses besoins essentiels, il ne sert pas à grand chose.