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Tablette et fête
Les faits divers mettent en lumière l’évolution de la société. Ils permettent à l’opinion publique de prendre conscience des dysfonctionnements sociaux. C’est le cas du récit de péripéties qu’ont vécues des jeunes collégiens à Goodlands samedi dernier. Ce fait divers a provoqué une onde de choc dans le milieu rural car il est le signe d’un dérèglement de la vie sociale.
Dans ce village du Nord, la police a embarqué une centaine de jeunes surpris dans un local qui opérerait comme boîte de nuit. Les adolescents interpellés se déhanchaient à moitié nus en pleine journée. Ils étaient ivres pour la plupart au moment où les policiers sont intervenus. Les scènes de débauche et les fêtes réunissant des jeunes âgés entre 15 et 17 ans sont fréquentes en ce lieu, selon des témoins.
Cette mésaventure n’est pas un événement isolé. Il caractérise le comportement d’un grand nombre de jeunes Mauriciens. Collégiens ou étudiants, ils appartiennent à un groupe d’âge dont le système de repérage est brouillé. Ils veulent se démarquer des valeurs de leurs aînés mais n’ont pas trouvé les leurs.
A l’université de Maurice, le seul événement capable de mobiliser, ou plutôt de faire vibrer, les étudiants, c’est la fête annuelle de la Student’s Union. Fini le temps où le campus de Réduit réunissait des jeunes pour des réfl exions politiques ou des actions collectives.
Certes, nul n’est traversé par le désir de changer radicalement la société aujourd’hui, mais il doit bien exister des causes utiles qui méritent d’être défendues. Quand entendra-t-on les jeunes dénoncer notre système d’éducation, la formation inadéquate que l’Etat leur propose, les menaces qui pèsent sur l’environnement ou la mauvaise gouvernance ambiante ? Il faut reconnaître qu’il est difficile d’intéresser les jeunes à la politique alors que l’establishment politique leur reste fermé. Ce n’est pas la nomination de Nita Deerpalsing à la tête de l’aile jeune du PTr qui va changer cet état de choses.
L’époque des jeunes révolutionnaires qui descendaient dans la rue pour se faire entendre est certes révolue. Mais, le jeune d’aujourd’hui est certainement également animé d’une nouvelle vision de la société. Pourvu qu’elle ne s’arrête pas aux tablettes et à la fête.
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