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On tourne en rond
Certes, l’actualité politique est dense. Mais, parcourant les routes du pays, on peut aussi constater qu’il y a une intense activité. On n’arrête pas de construire de nouvelles routes. Serait-ce symptomatique d’un mal plus profond ? D’où cette étrange impression que l’île Maurice n’arrête pas de se chercher une voie. Un pays en mal d’objectifs. Un pays qui ne trouve que des palliatifs à ses problèmes. Un pays qui prend des détours pour ne pas avoir à se regarder dans un miroir sans fards. C’est ainsi que semble se raconter l’île Maurice ces derniers temps. Un bel artifice.
Où trouver du sens en des temps pareils ? La nature est dans un état de dérèglement. La société se dit dans ses paradoxes. Elle ne parvient pas à se décider de ce qu’elle veut faire du Best Loser System. La société politique, elle, ne se résout pas encore à entamer sa mue. Elle discute réforme électorale tout en sachant qu’elle n’est pas prête à «imposer» à la population des principes progressistes. Bref, tout le monde tourne en rond. Reste cette société civile qui donne de la voix sans se faire entendre. Reste des femmes et des hommes qui aspirent à une forme de vie autre que celle que leur dicte la société mauricienne.
C’est cette absence de vision et d’orientation qui ressort de ce constat. Nos dirigeants, politiques et économiques, n’arrivent plus à rassurer. Nous vivons dans un monde où, à chaque instant, on ne parle que de crise. C’est presque devenu une mode. La mode de vivre dans la peur. La peur de perdre son emploi. La peur de se retrouver tout seul. Celle de ne plus avoir une oreille pour écouter l’anxiété qu’on ne cesse de raconter. La crise est autour de soi. La crise est à l’intérieur de soi. Elle est ambiante. Elle est palpable. Elle se nourrit de nos angoisses devant l’avenir. Et de quel avenir parlons-nous ? Il est parsemé de pièges. Mais, si l’essentiel était ailleurs ? Eloignons nous un instant de cette actualité journalistique et essayons d’être avec soi-même sans se mentir.
Certes, il y a les angoisses. Cependant, il y a aussi une volonté d’être juste et honnête. En cette période de fin d’année, c’est la fête qui est de rigueur. Toutefois, il est aussi question de nouvelles résolutions pour l’année à venir. En tant que nation, il y aura une belle résolution à prendre. Il y a une idée nouvelle de la nation à construire. Un pays capable de se construire en dehors des prismes ethniques et de ses caprices sectaires. C’est tout le mal qui ronge ce pays. Ni ses politiques ni ses représentants socioreligieux n’ont la volonté de l’en débarrasser.
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