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TOUS COUPABLES !
LES inondations de la semaine dernière et les affaires White Dot / Sunka révèlent de bien vilains traits de chez nous. Tous ne pensent qu’à se dédouaner, personne ne veut assumer ses responsabilités («Pa moi sa, li sa») et tout le monde a un point de vue docte, final, sans nuance ! («Mais c’est clair, bonom, il n’y a qu’à…»).
Que l’on se comprenne bien. Je ne dis pas que ces traits sont essentiellement… mauriciens. Je dirais même qu’ils sont assez généralisés, assez «humains». Mais mon propos sera que les peuples qui se distinguent et qui avancent par rapport aux autres ont besoin d’un comportement plus adulte, moins émotionnel, plus responsable et qu’à ce titre nous sommes tout simplement assez minables!
Très peu de problèmes sont, dans la plupart des cas, la conséquence d’un facteur unique. Dans le cas des inondations, il y a bien des facteurs et bien des coupables. La recherche d’un seul bouc émissaire sera sans aucun doute, injuste. Nous avons enraciné chez nous, depuis des décades maintenant, une culture de désinvolture, de «pensée» complaisante, de raccourcis de toutes sortes qui n’aide aucunement. On appelle cela dans le langage local une culture «batte batter». La pollution des cours d’eau et des drains par le citoyens, le manque de réflexion globale et à long terme, l’attitude qui suggère qu’un rapport ou qu’un comité soient en eux-mêmes proposés comme «solution», l’absence de décision, la poursuite de faux problèmes et le choix de fausses solutions. Autant de traits marquants de nos faiblesses nationales. La Police de l’Environnement ne voit elle pas la pollution journalière des drains, des plages publiques, des gares d’autobus ?
Si le MID est notre plan global, comment réconcilie-t-on cela avec une taxe différenciée contre la voiture électrique, toujours plus de centrales à charbon, l’indécision criminelle sur l’éthanol ? Au lieu de dépenser des millions à célébrer l’indépendance ou à acheter Medpoint, ne pourrait-on pas financer un répertoire utilitaire (et accessible au public par un internet où nous serions au moins dans le peloton des… 100 meilleurs au monde, pour commencer !) de tous les rapports commandités par le pays, afin que l’on puisse, en cliquant, par exemple, sur le mot «inondation» avoir accès à tout ce qui s’est publié de crédible sur la question jusqu’ici et prendre les meilleures décisions ? Dans la détresse qui nous afflige et qui a généré un élan de solidarité exemplaire, qui, au moins rassure que tout n’est point ni pourri, ni perdu, a-t-on réalisé qu’au-delà des Rs 148 journaliers de la sécurité sociale et des mises en scène pour caméras de la MBC, qu’il y a plus qu’un problème de drains ? Qu’il y a aussi le problème encore plus fondamental de la misère (y compris celle de la réflexion) ? Que l’on masque. Que l’on exploite. Que l’on tolère. Qu’on n’attaque plus !
Marc Hein, ce dimanche, donnant la réplique au gouverneur Bheenick trouve, bien entendu, que les produits financiers proposés aux crédules qui y souscrivent, ressemblent plus à des dépôts bancaires qu’à des contrats d’investissement et que la FSC est donc dédouanée ! Comme la Banque de Maurice s’est dédouanée aussi et que la FIU, dans un surprenant communiqué, l’aura fait aussi, on a commencé à chercher… chez les banques qui ont pourtant, depuis avril et septembre 2012, alerté la FIU ! Ce communiqué de la FIU est, en fait, un modèle de dédouanement : entre le rappel des peines de prison que risquent le directeur et ses employés s’ils ne respectent pas totalement la confidentialité de ce qu’ils font et l’insinuation sur un cas «supposément» rapporté en avril 2012 – qui aura pourtant été jugé «complexe» mais qui a été travaillé dans un laps de temps «plus ou moins court» – la FIU se targue d’avoir produit un rapport «étoffé», de l’avoir transmis aux enquêteurs (on ne dit pas exactement quand!) et au bureau de l’Asset Recovery qui a pu, ainsi, émettre des attachment orders le… 29 mars 2013 ! «Après la mort, la tisane», pourrait-on dire et alors qu’il faut, pas pour les raisons que l’on croit, remercier la FIU qui rassure le public qu’elle «continuera à honorer sa culture de discrétion», ne pourrait-on pas se demander si les crédules plus récents, eux, n’auraient pas remercié pour une enquête un peu «plus» que un peu «moins» courte?
Et qui va enquêter sur (ou poursuivre !) la BBC pour ses fausses prévisions météos, à 5 jours d’avance ? N’ont-ils pas de radar Doppler là-bas ?Et si Météo Réunion s’amusait à prévoir le temps au-delà de la Manche ?
PAF
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