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Tous les démagogues sont nos adversaires

22 février 2014, 06:56

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À entendre les élucubrations de l’un ou l’autre leader politique, c’est à se demander si ce sont les politiciens qui font vivre la presse, ou si c’est plutôt l’inverse. En tout cas, certains leaders de partis pensent pouvoir atteindre notre journal, soit (quand ils sont au pouvoir) en nous sevrant de l’argent public détourné sous forme de publicité gouvernementale vers des colonnes plus complaisantes, soit (quand ils sont dans l’opposition) en nous privant d’invitation à leurs ‘muppet shows’ du samedi, ou encore en critiquant l’angle de chaque article politique qui ne soit pas à leur gloire (pouvoir et opposition confondus). Le contre-pouvoir que nous sommes - et entendons demeurer - est devenu, malgré nous, l’adversaire politique de certains propriétaires de parti, qui nous perçoivent comme une menace. 

 

C’est en fait un show médiatique de nos pseudo-démocrates, qui sont en mal d’os à ronger, malgré la série de dysfonctionnements sociétaux à solutionner : amélioration des services publics, réformes constitutionnelles et législatives, efficience et compétitivité de nos industries à augmenter dans un monde désormais dépourvu de privilèges, préservation des libertés fondamentales, entre autres enjeux politiques majeurs. 

 

Mais les attaques répétées contre la presse sont des tactiques puériles qui s’avèrent utiles pour détourner l’attention de sujets plus douloureux. Plus d’un conseiller de Premier ministre me l’a expliqué, souvent en privé – car au téléphone, apparemment, ce n’est pas ‘safe’ – «bisin critik zot divan public ». Cela rapporte des dividendes à moyen et long termes dans une importante frange de l’électorat. « Plis la presse contre nous, plis nou vine populaire.» L’argument, ici, repose sur des considérations bassement ethniques...

 

 Dans le cas du MMM, c’est différent. Ici aussi, ce sont des seconds couteaux, souvent parmi les moins vieux, qui tentent de faire le pont entre un Bérenger « mari emmerdé » par nos articles et notre journal qui est évité – alors que même la MBC est invitée ! – ces derniers mois lors de la grand-messe du leader maximo. Le MMM, qui avait auparavant toute une génération de journalistes et responsables de presse complètement acquise à sa cause, se retrouve aujourd’hui soit face à des déçus, voire des sceptiques, qui n’arrivent plus à suivre les contorsions indécentes de Bérenger, ou face à une nouvelle génération de journalistes, complètement immunisée contre le collectivisme des marxistes et des socialistes des années 70 et 80, et qui ne comprend pas qu’un parti de l’opposition puisse tenter de verrouiller quelque chose d’aussi banal qu’une conférence de presse (d’autant plus que ladite conférence de presse se retrouve quelques minutes plus tard sur les ondes ou le Web). 

 

 Quant à nous, depuis 50 ans que nous existons, nous maintenons : nous n’avons pas d’ennemis politiques personnels, mais des adversaires sur le plan des idées et des principes quelle que soit la couleur de leur drapeau. Nos adversaires sont, entre autres, ceux qui pratiquent le communalisme qui empêche l’éclosion du mauricianisme, et la démagogie qui entrave la liberté et le progrès social.