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Traduisez en actes concrets

12 novembre 2012, 08:15

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Les plus indulgents diront que même si le discours du budget contient beaucoup de propos convenus, il traduit tout de même les bons sentiments du ministre des Finances. D’autres feront remarquer que le Grand argentier a brassé du vent alors que le pays attendait des gestes concrets. En tout cas, sur au moins une question fondamentale, il est clair que le ministre s’est contenté d’énoncer quelques généralités. Il s’agit des opportunités économiques à saisir en Afrique. Le budget ne fait qu’exprimer de pieuses intentions à ce propos.

Le ministre Duval avait suscité de l’espoir enaffirmant au début de son discours que “it is a Budget that will embrace technology and reinforce our Africa Strategy”. On a cru que la politique africaine allait effectivement être l’une des deux mamelles de sa stratégie économique. On a attendu en vain des mesures précises.

Qu’annonce-t-il en guise de politique africaine ?

“Sharing our experience on democracy, governance and development, fast tracking regional integration, enlarging economic opportunities for our citizens and acting as a catalyst for investment”.

On a compris. Au ministère des Finances, ils n’ont pas encore arrêté une stratégie pour tirer profit du décollage économique africain. Il est vrai qu’au début des années 2000, l’Afrique croulait sous la dette et vivait de l’aide internationale. La situation a changé depuis. La Banque mondiale estime que l’Afrique subsaharienne sera la seule région du monde à accélérer sa croissance en 2012, avec un PIB en hausse de 5,5%.

Maurice jouit d’une position privilégiée pour saisir les opportunités qui vont se présenter. Notre bilinguisme, nos appartenance à des blocs régionaux majeurs ainsi que l’avance prise par le pays, notamment dans le domaine des services, sont autant d’atouts. Mais encore faut-il que l’Etat lève les obstacles existants. Le principal frein à l’intensification des échanges, c’est l’absence de liens maritimes et aériens directs avec les pays émergents du continent. De même, l’Etat n’a pas cru bon de prendre des mesures concrètes pour inciter la classe moyenne, en expansion rapide dans les capitales africaines, à faire du tourisme chez nous.

Le «meilleur ministre des Finances de l’Afrique» a raté une bonne occasion de justifier son nouveau titre.