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Un budget édulcoré

26 novembre 2010, 12:00

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Plus les jours, voire les heures, passent depuis la lecture au Parlement des propositions budgétaires 2011, plus le peuple se rend compte qu’il a été dupé une fois de plus. Personne n’a dit au ministre des Finances qu’une fois l’anesthésie générale administrée au peuple, avec les belles paroles enrobant les soi-disant mesures populaires, dissipée, la douleur ne saurait être que plus douloureuse !

Venons-en à certains faits ! A commencer par la compensation salariale. Les miettes jetées aux salariés toutes catégories confondues ne représentent même pas un palliatif. C’est dire le mépris qu’éprouve ce gouvernement envers les travailleurs.

Le pouvoir d’achat de ceux au bas de l’échelle n’a connu qu’une baisse constante sans compensation adéquate depuis 2005. Le présent ministre des Finances, pas plus tard que décembre dernier, avait décrié avec beaucoup d’émotions et consternation cette perte continue du pouvoir d’achat et avait quantifié à 17 % le rattrapage impératif pour permettre aux travailleurs de joindre les deux bouts.  Mais il lorgnait alors le fauteuil de son prédécesseur, qu’il occupe désormais. Au fait, avec la compensation proposée, ne représentant qu’une moyenne de 1,5 %, comment attendre que la ménagère remplisses a tente de ration? Ah oui, certain sverront dans cette compensation misérable une augmentation de leur disponibilité pour s’adonner encore plus aux jeux de hasard. Car après tout, «avec le loto, tout devient possible», n’est-ce pas ? Gare à l’élargissement de la pauvreté !

D’autre part, comme dénoncé par ailleurs, il est prévisible que certaines denrées régulières de la tente ménagère connaîtront une augmentation de prix après les mesures y relatives annoncées dans le budget. L’augmentation dans les prix de la cigarette et de l’alcool buvable n’est qu’une mesure d’encaissement de revenu par l’Etat. Tout le monde est unanime à le reconnaître : les accros n’abandonneront pas leur fâcheuse habitude addictive, si ce n’est qu’une faible minorité et là encore peut-être que temporairement. Comme me le faisait remarquer avec beaucoup de pertinence quelqu’un qui s’y connaît, une telle mesure aurait dû être accompagnée par une politique réfléchie et agissante pour l’abandon par ceux qui s’adonnent à cette habitude en créant, par exemple, des centres spécialisés de désintoxication à travers le pays. En parlant de désintoxication, il est impardonnable que ce budget ne pipe mot sur le fléau que représente la drogue et sa prolifération constante, un fléau qui trouve une proie facile chez nos jeunes et qui ravage notre société quotidiennement.

Justement, s’agissant de la jeunesse, mise à part une dotation de Rs 391 millions au ministère de laJeunesse et des Sports et l’annonce de la construction de deux complexes sportifs (à Triolet et à St. Pierre) aucune politique ou vision pour ce secteur vital n’est énoncée dans le budget. Or, c’était là l’occasion de faire valoir une politique soutenue pour l’encadrement de notre jeunesse dépassant le seul domaine du sport.

Le budget n’a fait que rétablir, là aussi à un niveau plus bas, certains avantages dont le contribuable bénéficiait déjà avant 2005 et enlever certaines mesures punissant la classe moyenne imposées par le gouvernement dirigé par le même Navin Ramgoolam. Ces mêmes mesures qui avaient été chaudement applaudies par ce dernier et ses ministres lors de leur imposition par Sithanen ont cette fois-ci encore fait l’objet de bruyants applaudissements, sans vergogne, par ses mêmes ministres et leur leader, à l’annonce de leur abolition par le présent ministre des Finances ! Allez comprendre cette hypocrisie !

Quid des maisons de jeux ? On a beau crié et décrié mais ces maisons vont toujours sévir dans les coins et recoins de l’île. Aucune politique pour contenir cette maladie, qui encore une fois ronge notre société, n’a été proposée. La simple augmentation des frais de licence ne forcera pas le promoteur de fermer boutique, et non plus le ‘zougadère’ à abandonner sa passion !

Ce budget n’aura été que du vieux Rama dans l’emballage neuf de Pravin !