L’Alliance sociale avait remporté les dernières élections en faisant campagne sur des promesses sociales. Elle vient, au bout de son mandat, de présenter un budget avec de fortes propositions sociales. Personne n’est oublié: des groupes vulnérables aux vieux en passant par les handicapés et d’autres groupes sociaux sensibles.

Le gouvernement de l’Alliance sociale et son ministre des Finances restent donc cohérents dans leur approche.

C’est, en fin de compte, un budget qui sent le démarrage d’une campagne électorale. Même s’il n’y a pas eu d’annonce spectaculaire, même si toutes les tergiversations pour savoir s’il fallait accorder une compensation salariale ou non pourraient ne relever que de mise en scène et même si le faux suspense maintenu autour de l’Additional Stimulus Package a connu sa conclusion, il reste que le dernier budget de Rama Sithanen s’inscrit dans une logique d’énumérations. Les mesures sont, en effet, pléthoriques. Et, encore une fois, comme pour beaucoup de budgets présentés par différents ministres des Finances, on se dit que le pays changerait de face, radicalement et littéralement, si toutes ces mesures sont mises en place.

C’est toujours dans le suivi et la réalisation des projets qu’il existe un hic. Les cassandres diront que c’est un système vicieux et qu’on ne s’en sortira pas. Les plus optimistes s’attendront qu’avec la sortie programmée de la crise, les choses iront mieux dans les mois à venir. Pour les plus réalistes, les attentes sont mesurées et les craintes d’un avenir plus sombre sont également objectives. Ceux-là verront déjà que des temps durs nous attendent. La plus grande appréhension a trait aux élections législatives qui pointent à l’horizon.

Place donc, désormais, à la campagne électorale. Les quelques mesures populistes annoncées devraient rassurer les partisans de l’Alliance sociale sur la nature de l’action de leurs champions. Quant aux détracteurs de cette alliance, ils reprendront la formule de Bérenger: «ce n’est que du blabla» ce discours de Sithanen.

Au-delà des engagements partisans, il y a surtout cette peur que la prochaine campagne électorale ne cause une véritable fracture dans le pays. Il faudrait se fier au bon sens de nos politiques. En ce jour où le gouvernement réaffirme sa volonté de moderniser le pays, il y a un réel besoin de toutes les énergies pour avancer dans la bonne direction. Si seulement, on pouvait ne retenir que cet impératif…