Après sept ans où les municipalités ont souffert de plusieurs scandales et de la médiocrité de certains de ses élus, les deux principaux camps, PTr-PMSD et MMM-MSM, ont manifestement fait un effort pour présenter des candidats de qualité. L’alliance rouge-bleu était attendue au tournant. Elle se devait d’établir une liste de candidats qui puisse concurrencer ses rivaux. Il y a un passif à rattraper pour le PTr-PMSD.

Nos villes sont dans un état patraque. Sept ans de gestion approximative, voire scandaleuse dans certains cas, ont fait de nos citadins des êtres désabusés. Ce qui fait redouter un fort taux d’abstention aux prochaines municipales. Cependant, il faut s’attendre à ce que les deux principaux blocs incitent à une forte mobilisation. L’alliance PTr-PMSD luttera pour préserver un maximum des municipalités. L’enjeu est différent pour le MMM qui part à la reconquête des villes perdues en 2005.

Mais là n’est pas l’essentiel. L’enjeu est la décentralisation de la gestion de nos collectivités locales. On a pu constater au fil des années comment les municipalités sont inféodées au ministère de tutelle. Hormis, une certaine période où le MMM contrôlait les villes et que les maires faisaient preuve d’imagination et d’inventivité, nous n’avons plus eu de véritables gestionnaires de la cité.

Aujourd’hui, les municipalités se résument à assurer le ramassage des ordures, si on veut caricaturer les choses. Si on veut un renouvellement des pratiques, il faudrait des élus qui ne soient pas aveuglément affidés à leurs dirigeants. C’est une culture qui n’existe pas au sein du landerneau politique mauricien. On suit simplement le courant et on s’essuie religieusement les pieds avant d’entrer chez ses leaders. Cet abêtissement de la classe politique procède d’une mentalité et d’une tradition de soumission. On est loin de ses politiques impavides qui luttaient pour leurs idées avant tout.

C’est une bonne chose qu’on ait des candidats de qualité aux prochaines municipales. Mais, ils auront à agir. Et cela en se libérant de la dépendance du gouvernement central. Il n’y a pas de recette magique sinon…se signaler par leur créativité.