Un an après les dernières législatives, le jeu des alliances a repris ses droits, cela après le retrait du MSM du gouvernement. Confronté à une crise économique mondiale, le pays aurait bien été satisfait de faire l’économie d’une telle instabilité politique. Mais il en est autrement et il faut faire avec.

Le landerneau politique est donc en ébullition. Et personne n’est dupe des manoeuvres des uns et des autres. Sous prétexte de consultations autour de la réforme électorale et de la IIe République, le MMM multiplie les contacts. Trois rencontres jusqu’ici avec le MSM alors qu’un deuxième entretien devrait avoir lieu avec le Premier ministre. Le MSM, pour sa part, annonce déjà qu’il fera partie du prochain gouvernement. C’est ce qu’il avait affirmé déjà avant les dernières élections et avant même que l’alliance PTr-MSM ne soit officialisée…

Aujourd’hui, c’est bien le PTr qui se retrouve dans une situation quelque peu fragilisée. Et c’est une partie de bonneteau que livre son leader, Navin Ramgoolam. S’accrochant au désormais tout-puissant PMSD de Xavier-Luc Duval, le PTr se montre complaisant envers le MMM. Ce dernier ne le ménage pas pour autant et tout laisse croire que le rapprochement avec le MSM est avéré. De ce fait, le PTr a accentué sa communication. Il organise, avec le PMSD conjointement, une conférence de presse hebdomadaire en réponse à celle de Paul Bérenger. Même Navin Ramgoolam se montre davantage prolixe avec les médias. C’est dire que le PTr se sait dans une conjoncture délicate.

La question est de savoir si, dans un climat politique aussi délétère, le gouvernement peut toujours travailler en sérénité. C’est cela le vrai enjeu. Car, plus que jamais, la situation économique du pays, de ses entreprises et de certains secteurs d’activités est branlante. La crise est en train de nous sanctionner durement pour notre manque d’audace et d’esprit réformiste. Face à une telle situation, le gouvernement PTr-PMSD se doit de démontrer ses capacités à gérer le pays efficacement. Autrement, l’électorat pourrait manquer de patience. Débarrassée du MSM et en l’absence de Rama Sithanen, l’alliance PTr-PMSD doit trouver de nouveaux héros. Xavier-Luc Duval tiendra-t-il la gageure aux Finances ? Le gouvernement, dans sa globalité, pourra-t-il enclencher des réformes qui participent de la modernisation du pays ? Il s’agit de gérer au quotidien tout en anticipant sur les enjeux à venir et en mettant en pratique un plan de réformes dans le moyen terme. Le GM se doit de réaliser tout cela tout en faisant face à une opposition MMM-MSM qui n’a pas du tout l’intention de le ménager.