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Un monde déjà vieux…
Jamais le monde n’a bougé aussi vite. La chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, annonçait un monde nouveau. Fin de la guerre froide, une «Europe réunifiée», le crépuscule d’un monde coupé en deux blocs, l’annonce d’une occidentalisation à outrance du monde, triomphe attendu du capitalisme, règne des valeurs propres aux droits humains et à la démocratie… Bref, jamais autant de bouleversements et de changements n’étaient programmés sur un si court laps de temps.
Mais c’était mal connaître la ductilité de l’histoire. Celle-ci n’en a pas fini de nous surprendre depuis que la civilisation est.
Le monde s’apprêtait, au lendemain de ce fameux 9 novembre 1989, à adopter une bienpensance occidentale. Les choses ne sont pas passées exactement de cette manière. Même s’il est vrai que les principes démocratiques transpercent un peu plus facilement certaines frontières, tenues par des dictatures et des ploutocraties, d’autres murs se sont, cependant, érigés.
Le plus fameux est celui qui sépare Israéliens et Palestiniens. Et il y en a bien d’autres encore.
Dans le même temps, s’il n’y a plus deux blocs, comme à l’époque de la guerre froide, il y a quand même deux axes. «Grâce» à George W. Bush, il y a, désormais, l’axe du mal et l’axe du bien. Le communisme est peut-être mort, mais le terrorisme, du moins tel que le conçoit le monde occidental, est né.
On a, certes, changé de monde mais on a seulement changé des maux par d’autres maux.
Ce nouveau monde qu’on nous prédisait, voici deux ans, est déjà bien vieux. Il doit, de surcroît, subir les coups de boutoir d’une révolution permanente que lui imposent les mutations technologiques. Sans oublier cette nébuleuse économique qui, à n’importe quel moment, peut changer la face du monde.
On peut certainement, aujourd’hui, dire que le monde n’a jamais été autant évolutif…
Nazim Esoof
n.esoof@lexpress.mu
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