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Un parfum de suffisance
Dans le sillage de la présentation du dernier budget, et le Premier ministre et son ministre des Finances soutiennent qu’il ne leur est pas nécessaire de proposer un budget populiste car ils sont assurés de remporter les prochaines législatives. Si la rhétorique est une bonne technique pour décliner un message selon son point de vue, elle autorise aussi, du fait qu’elle s’appuie sur un champ sémantique large, d’autres lectures. Notamment, celle à l’effet que, si l’Alliance sociale était dans une posture difficile, elle aurait probablement préparé un budget électoraliste. Ce n’est certes pas un fait inédit. Mais il démontre la perversion de tout un système.
Reste cette arrogance qui accompagné les propos de ces deux dirigeants lorsqu’ils déclarent que les jeux sont faits et qu’ils formeront le prochain gouvernement. Si une telle attitude permet de renforcer la foi de leurs sympathisants en leur parti, elle peut aussi provoquer des réactions inverses. Celle d’un rejet plus prononcé chez les détracteurs de cette alliance. Mais aussi éventuellement entraîner, dans le même souffle, un éloignement de ces électeurs modérés qui n’aiment pas les postures radicales.
Il est également des faits objectifs qui commandent à l’Alliance sociale de se la jouer dans la retenue.
S’il est vrai qu’une bonne partie de l’électorat se la pavane, aujourd’hui, devant le duo Ramgoolam-Sithanen, il est encore plus vrai qu’un certain nombre d’entre eux n’a pas d’adhésion politique inconditionnelle. Il suffit que le vent tourne un tout petit peu pour qu’ils retournent, eux, leurs vestes.
L’élément fondamental, que devrait tenir compte l’Alliance sociale, a trait au fait que le pouvoir actuel perdra une partie de ses blandices et de son rayonnement, une fois les élections déclarées. Cela est vrai pour tous les gouvernements, surtout ceux qui sont populaires. S’il ne dit pas qu’ils perdront pour autant les élections, ils ont, cependant, intérêt à se rappeler que les écarts se réduisent à la seule annonce de la date d’une élection. Et là, il ne dépend que de l’ingéniosité du principal adversaire pour surmonter le handicap restant.
Aujourd’hui, portée par un sentiment d’invulnérabilité, l’Alliance sociale jubile avant même la victoire. C’est le meilleur moyen de se mettre à dos les sympathisants des partis d’opposition. C’est surtout, et cela est plus dangereux pour l’Alliance sociale, un moyen de s’aliéner les indécis et les flottants.
On a beaucoup parlé de la volatilité de l’électorat mauricien. Les pontes de l’Alliance sociale devraient s’en souvenir…
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