Les ministres ne connaissent pas la crise. Infatigables, ils continuent à prendre l’avion très souvent. Voila des dirigeants qui n’arrêtent pas de demander des sacrifices à la population, mais qui ne prennent aucune mesure pour réduire le train de vie de l’État.

Au moment où le gouvernement prépare un budget censé accorder la priorité à la lutte contre la pauvreté, il conviendrait de prendre des mesures, même symboliques, pour limiter les dépenses sur les limousines et les voyages des puissants.

Certes, ce ne sont pas les économies réalisées sur les billets d’avion ou sur les voitures de luxe qui vont résorber le déficit budgétaire et réduire la dette publique. Mais est-il raisonnable de demander à ceux qui sont au bas de l’échelle de se serrer la ceinture quand, au sommet de l’État, les comportements des responsables publics sont loin d’être exemplaires ?

Ce vendredi, le communiqué du Conseil des ministres ressemblait à un carnet de voyage des ministres. Ce document, qui a pour but d’annoncer la position du gouvernement sur les problèmes majeurs de l’heure évoque essentiellement « les retombées de la mission» de tel ou tel ministre. Missions ou balades, la marge est fine !

Xavier-Luc Duval était à Washington, où il s’est vu décerner un prix offert par un magazine africain, l’African Investor. Il y a également rencontré deux ou trois personnalités. Arvin Boolell était à Bruxelles, où il a participé à des réunions sur le commerce. Deva Virahsawmy a participé au Japon à une conférence sur le mercure. Rajesh Jeetah s’est également rendu au Japon, mais son périple s’est poursuivi en Chine. Shakeel Mohamed était au Canada et à New York. Cader Sayed-Hossen était en mission en France.

Des dirigeants politiques ou des nominés politiques qui abusent des privilèges attachés à leur fonction, cela fait partie du folklore local. Mais, en période de crise économique, un peu de mesure ne ferait pas de mal.