Une consultation populaire n’est somme toute que le reflet instantané de l’humeur d’un collège électoral spécifique. Les données peuvent par la suite évoluer, dépendant de certains évènements. Mais quelles que soient l’importance et les conséquences d’une élection, son déroulement et son verdict sont toujours porteurs de certains enseignements. La campagne qui vient de prendre fin avec l’élection partielle tenue dimanche dernier dans deux des six régions de Rodrigues, ne fait pas exception.

Des politologues vont sans doute passer des heures et des jours à les disséquer. Les explications et les commentaires ne vont pas manquer. Mais celui qui se donne la peine d’éplucher ce qui a été dit ces quatre dernières semaines à Rodrigues aura sans doute noté le criard déficit en matière de consultation et de communication entre Port-Louis et Port-Mathurin.

Si seulement l’Hôtel du gouvernement avait pris la peine de consulter certaines personnalités rodriguaises, il aurait évité de fixer l’élection le jour de la Pentecôte. Si le ministère des Finances avait pris la peine d’expliquer la philosophie derrière son dernier budget, cela aurait évité toute cette frustration que le Front progressiste rodriguais a sans cesse remué pour arracher les deux sièges en jeu à Baie-aux-Huîtres.

Il est à espérer que le gouvernement central se donne la peine de consulter l’ensemble de la classe politique rodriguaise avant de modifier la présente loi cadre sur l’Autonomie. Et surtout que le ministre des Collectivités locales comprenne que Rodrigues n’a rien d’une municipalité. Qu’il ne servira à rien d’égratigner la fierté rodriguaise en décidant unilatéralement de la place à accorder à Port-Mathurin dans toute réforme de l’administration locale.

Le scrutin aura également démontré l’exemplaire maturité de la classe politique rodriguaise. En effet, rarement a-t-on vu à Maurice des politiciens se congratuler mutuellement dans les heures qui suivent la proclamation des résultats d’une élection. Et c’est sans doute ce respect mutuel qui a permis à la campagne de se dérouler dans un calme exemplaire. Chapeau.

Renaud MARIE