La vie est ce qu’elle est. Ce ne sont pas les Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Pravind Jugnauth qui vont guider nos pensées et notre lecture de la société dans laquelle nous vivons. La vérité se trouve en nous. Même si elle peut sembler bancale parfois, elle reste une vérité. Mais il y a une condition à cela. C’est que nous essayions de lire le monde sans visières et en tentant d’être le plus honnête possible. Laissons les politiques courir le guilledou. Arrêtons-nous, pour notre part, un instant. Que voyons-nous?

Une société corrompue. Trafics d’influence. Conflits d’intérêts. Nos hommes au pouvoir ne se ménagent plus. La dernière affaire en date, celle concernant le député Khamajeet, en est l’illustration. Ce qu’il faut retenir, c’est que de telles pratiques existent depuis toujours, quel que soit le gouvernement en place. Aujourd’hui, les affaires remontent à la surface parce qu’on se retrouve avec un gouvernement chancelant. Dans un tel contexte, les langues se délient. Des fuites d’informations sont organisées. En fait, certains se positionnent déjà en vue d’une éventuelle alternance.

C’est cet égoïsme, cet affairisme et cet opportunisme qui caractérisent la société mauricienne contemporaine. Nous avons, quelque part, choisi de vivre principalement pour nos intérêts personnels. Nous concevons le monde comme un grand marché où notre seule obsession est de faire les meilleures affaires personnelles possibles. L’histoire bégaie. Et nous, nous tentons de brûler les étapes.

Nous voulons tous aller le plus vite possible. Le jeu du Loto a envahi notre vie. Les courses de chevaux rythment nos week-ends. Les maisons de jeu sont devenues nos loisirs préférés. Des valeurs anciennes s’effritent. Nous sommes pris dans le vertige de la réussite à tout prix. Où est-ce que nous nous dirigeons ? Ce n’est nullement important de le savoir. Il faut assurer le paiement des emprunts pour l’achat de la maison et de la voiture. Il faut prévoir l’éducation de ses enfants. Il faut emprunter. Toujours emprunter. C’est la nouvelle poésie de notre vie. Vivre au-dessus de ses moyens et être surendetté.

Dès lors, comment trouver un sens neuf à sa vie ? Et si on reprenait le goût de la lecture… Si on s’aventurait dans la nature… Si on passait un peu plus de temps à écouter de la musique… Mais ce sont des choses qui n’apportent ni argent ni sensations fortes. Alors, faisons le choix de la routine. Soit de respirer sans véritablement vivre.