Les taxes sont moins douloureuses quand la collecte des revenus de l’État se fait de manière équitable. De récents événements indiquent qu’une telle situation est en passe d’être atteinte.

Le système instauré par la Mauritius Revenue Authority (MRA) sous la houlette de Sudhamo Lal inspire confiance. L’institution parvient, peu à peu, à assainir une situation qui était devenue intolérable en raison de la corruption et le laxisme.

Le dernier dossier déterré par la MRA concerne une pratique illicite qui a cours à la douane et sur laquelle les officiers ont longtemps fermé les yeux. Des voitures sont importées au nom de résidents qui reviennent au pays et qui peuvent bénéficier de réduction de taxes. Puis, ces voitures sont laissées à des tierces personnes. Souvent, elles sont sous-facturées, ce qui aggrave le manque à gagner pour l’État.L’efficacité retrouvée de la MRA a permis de mettre au jour le trafic.

De même, la MRA a su ramener dans le filet du fisc les resquilleurs traditionnels. Ils ne remplissaient pas de declaration d’impôts même s’ils mènent une vie luxueuse. Mais ces médecins, avocats, marchands de briani et enseignants donneurs de leçons sont désormais contraints de s’acquitter de leurs obligations fiscales.

Ce n’est pas très difficile de comprendre les raisons qui ont permis à l’administration fi scale d’être plus performante. Dirigés par un étranger, les services des douanes et le bureau de l’Impôt ne sont plus soumis aux accommodements qu’impose la solidarité familiale ou clanique. Des liens suspects ont joué, dans le passé, en faveur des fraudeurs. D’ailleurs, ils avaient eu la peau du Canadien Cunningham qui, à la direction des douanes, gênait leurs activités illicites. Il est heureux que le Pakistanais Lal ait pu mieux résister à l’acharnement de ses détracteurs.