L’utilisation des préservatifs. Le pape dit ceci. Pils dit cela. D’autres encore ont des avis nuancés. Il y a une incohérence de positionnement par rapport au monde dans lequel nous vivons.

A quoi bon débattre de l’utilisation des préservatifs si nous abordons cette problématique à travers les seuls prismes de grands idéaux religieux ou à travers ceux d’un pragmatisme qui témoigne d’une obsession d’être de son temps! Certes, il faut respecter les positions des uns et des autres. Mais si les uns ne font pas l’effort d’aller jusqu’aux autres, tous les discours qui s’y intercalent ne seront que des discordances.

Le Cénacle religieux catholique, à travers le monde, tient un discours homogène dans le fond avec, cependant, un souci évident de ne pas paraître déconnecté de la réalité. Ceux qui s’opposent à la position de l’église ont leurs arguments. Je ne ferai pas ici la part des choses. Ce serait vain.

Je relève, par contre, une distanciation grandissante entre des institutions, voire des ONG, et le vécu de nos jeunes. La ruade des réalistes contre les adeptes «de la vie et de l’amour avant tout» est un coup d’épée dans l’eau. Tout comme les tentatives désespérées des disciples «de la vie et de l’amour» de ramener nos jeunes aux valeurs anciennes ne demeureront, au mieux, que des vœux pieux.

Le vrai défi, il est dans la capacité des adultes à entrer dans l’univers des jeunes contemporains. Jusqu’ici, personne n’a encore trouvé le chemin. Allez interroger les enseignants, les hommes religieux, les politiques, les travailleurs sociaux…

En d’autres temps, on a eu la faillite des institutions, le fossé des générations, la crise identitaire, les mouvements de libération et d’affirmation de groupes spécifiques…

Il ne s’agit rien de tout cela aujourd’hui. Quelqu’un serait-il prêt à entrer dans la nouvelle matrice? Dans cette vertigineuse chute vers l’autre vérité…