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Une décision servant quel intérêt ?

9 janvier 2013, 00:00

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L’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) est inquiète par la rapidité avec laquelle la Cour suprême a siégé un samedi matin pour émettre un «gagging order» à l’encontre de certains titres de presse qui informaient la population sur les affaires d’une citoyenne pas comme les autres.

Cette personne a des relations étroites avec le levier du pouvoir, a été rapportée pour confiscation ou serait-ce vol ( ?) de téléphone, a été impliquée dans des incidents qui auraient abouti au transfert de policiers, se trouve s’être enrichie de manière fulgurante, s’est vu allouer des places commerciales de choix dans des hôtels et l’aéroport, semble avoir amassé des fortunes incroyables à la vitesse d’un «jet» et a été passionnément défendue par le Premier ministre au Parlement.

Les questions que la population est en droit de se poser par rapport à cette décision sont les suivantes :

? Une perception de justice à deux vitesses est-elle légitime ?

? Une injonction de la nature de celle émise a-t-elle préséance sur la loi de la diffamation pour défendre les intérêts privés d’une personne qui se sent lésée ?

? Si le point ci-dessus peut être considéré, qu’est-ce qui nous éviterait la perception qu’il y a eu une décision dans un pays de droit où tout citoyen est censé être égal devant la loi où le pouvoir semble s’être immiscé ?

? Qu’est-ce qui différencie cette décision au dysfonctionnement de la police qui se rue sur les affaires rapportées par les politiciens au pouvoir et semble être pris des symptômes d’Alzheimer pour les affaires rapportées par l’opposition ?

? Contrairement à certains pays de la région, la perception que l’indépendance du judiciaire peut avoir pris un sale coup serait elle de trop ?

? Dans un pays où l’argent du peuple prélevé par les impôts est utilisé de manière inacceptable dans certains cas, où l’affairisme semble être une manière de vivre, où des nominations sont tributaires de proximité avec le pouvoir, où trop semble indiquer une perte de valeurs, où des projets de nature douteuse pour le bien du pays poussent comme des champignons, n’est-ce pas le rôle et le devoir de la presse d’informer la population sur les affaires du prince et de ses barons et proches, sur les relations de ces derniers qui peuvent avoir engendré des richesses pas trop claires ?