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Une histoire de Tonkin…

25 août 2010, 08:24

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Rowin Narraidoo, homme de théâtre… un artiste, un créateur a été suspendu ou licencié – la décision est encore floue – de l’école maternelle Le Nid où il travaillait, à Triolet, pour avoir toléré des propos vulgaires lors d’un spectacle auquel avaient été conviés le Premier ministre et les deux autres élus de la circonscription.

Le délit n’est autre qu’un mot : «Tonkin»!, extrait d’une chanson, Zing Zing, du groupe Abaim de l’album Tizan ar 8 Frer… Une chansonnette pour enfants qui dit : Ene ti martin fine rente dans mo jardin, fine pose lors mo pié di thym et mo fine pran ene rotin pour frappe so tonkin !’ Ce n’est pas encore le beurre du Dernier Tango à Paris de Bertolucci ni le train de John Ford, revu et corrigé pour devenir un arrière-train érotique… Mais ce mot «tonkin» a suffi, comme les seins de Tartuffe, pour provoquer l’ire et donner des urticaires à la direction du Nid. Comme quoi il y a encore de chastes oreilles dans ce pays qu’un petit «tonkin» offense !

La directrice de l’établissement s’est fendue de plusieurs explications mardi matin sur les ondes de Radio One pendant Enquêtes en Direct pour justifier sa décision. Il était aussi question, selon elle, d’un «sabotage planifié» parce que la sonorisation dont Rowin Narraidoo était responsable était défectueuse. Ces deux éléments combinés ont suffi pour justifier la mise à pied de cet animateur de théâtre.

Or, que nous sachions, ce n’est pas la première fois que le Premier ministre se trouve confronté à ce genre de situation : les micros défectueux, il en connaît un rayon, aussi bien je suppose que les gros mots ! Toutefois, si, lors de cet édito, nous avons blessé ses vertueux et chastes tympans nous nous en excusons.

Mais de manière plus sérieuse, il faut préciser que le groupe Abaim, qui fait un formidable travail pédagogique justement, a été doublement récompensé.

En 2002, il obtint le 12 mars le Prime Minister Unity Award remis par le président de la République et en 2003 le MASA Award au Plaza.

A ce niveau, on n’a qu’a tirer l’échelle car, au mieux c’est un problème de pédagogie et au pire…un problème culturel